Annales des Mines (1868, série 6, volume 7, partie administrative) [Image 8]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

1o

LOIS ,

DÉCHETS ET .ARRÊTÉS

cette indemnité, presque double de celle accordée en i856, c'est la rapidité avec laquelle elle a été' mise à la disposition, des intéressés. Dès le n décembre iS6f>, une première répartition, égale au 55 p. ioo du chiffre net des pertes, a été faite par les soins de la commission, et le 12 février suivant une seconde allocation égale aux 10 p. 100 du chiffre net des dommages à été distribuée. Quatre mois ont donc suffi pour effectuer cette opération, et ce délai se justifie par la nécessité d'attendre l'encaissement des souscriptions, dont une partie venait des pays étrangers. Les quelques fonds recueillis depuis le mois de février ont servi à compléter les répartitions au profit d'inondés omis dans les premiers états de constatation, ou dont l'étendue des dommages n'avait été qu'imparfaitement relevée. La situation des subsistances, que les renseignements fournis dans l'exposé du mois de lévrier dernier présentaient déjà comme moins favorable que les années précédentes, s'est encore aggravée depuis, à la suite d'une récolte en céréales qui ne paraît pas avoir été meilleure en 1867 qu'elle ne l'avait été en 1866. A une certaine époque de l'année, l'aspect satisfaisant des récoltes sur pied avait fait naître des espérances qui ne se sont pas réalisées. D'après les informations déjà parvenues, les résultats seraient très-différents pour les diverses régions de la France : tandis que dans l'Est et dans toute la zone méridionale la récolte a été généralement mauvaise, elle laisse moins à désirer dans les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Nord-Est, et dans celles de l'Ouest et du A'ord elle a donné des résultats meilleurs. Toutefois, les renseignements recueillis par l'administration n'ont pas jusqu'ici un caractère précis et définitif. En effet, il reste encore beaucoup de blé à battre, et ce qui est connu à cesujet donne des craintes en ce qui concerne le rendement. D'un autre côté, cependant, la qualité du blé est supérieure à celle de l'année dernière. Toutes ces causes réunies rendent les évaluations fort difficiles encore. Les cours des grains avaient baissé dans- les mois de février, mars, avril, mai et juin, tant qu'on avait pu espérer que la récolte de 1867 donnerait de bons résultats. .Mais, dans le courant de juillet, sous l'influence des intempéries qui sont venues compromettre cette récolte, les prix ont éprouvé une hausse rapide. Tombés au-dessous de ah francs l'hectolitre, en juin, ils se sont relevés progressivement jusqu'à atteindre, en septembre et octobre derniers, des cours de 28, 29 et 5o francs. C'est une augmentation de 5 à 6 francs sur les prix correspondants de l'année dernière, et.

SUR LES MINES.

comparativement aux cours des premiers mois de 1868, c'est une différence de 12 à i5 francs par hectolitre. Deux récoltes médiocres ont suffi pour amener ce résultat, qui est assurément de nature à rassurer complètement les intérêts agricoles alarmés, il y a peu de temps encore, delà diminution passagère qu'une surabondance de production avait amenée dans le cours des céréales. Aujourd'hui, c'est sur les intérêts des consommateurs que doivent se reporter les préoccupations, et le gouvernement a la confiance qu'avec le régime de liberté sous lequel est actuellement placé notre commerce des grains avec l'étranger, ces intérêts ne resteront pas soumis à de trop pénibles épreuves. Si les crises alimentaires, qui dépendent d'événements naturels étrangers à toute action humaine, ne peuvent pas être complètement conjurées, elles paraissent du moins devoir être traversées maintenant sans danger. Il ne faut pas se dissimuler toutefois qu'aujourd'hui en France les approvisionnements provenant des récoltes antérieures doivent être en grande partie épuisés, qu'il n'est pas possible de compter, comme il y a. un an, sur des restes assez importants, et qu'il faudra recourir dans une assez large mesure à l'importation étrangère pour combler les vides que laissera l'insuffisance de notre récolte. Il sera donc de toute nécessité que les prix se maintiennent à un taux assez élevé pour attirer d'importants arrivages du dehors. Déjà, depuis la hausse survenue dans les cours de nos marchés intérieurs, le mouvement d'importation des grains étrangers a pris une marche rapide ; en juillet, nous importions 189.000 quintaux de froment en grains et 78.000 quintaux de farine; en août, 280,000 quintaux de grains et 97.000 de farine; en septembre, SZn.ooo quintaux de farine; enfin, en octobre, l'importation s'est élevée à plus de i.o5o.ooo quintaux de froment en grains et en farine. C'est 'au total, pour un seul mois, l'équivalent déplus de i.ioo.000 hectolitres, et si l'importation continuait dans une semblable proportion, pendant les autres mois, jusqu'à la récolte de l'année prochaine, elle atteindrait un chiffre de ili ou i5 millions d'hectolitres, plus que suffisant pour parer à toutes les éventualités. Les pays étrangers dans lesquels lo commerce français se pourvoit déjà depuis l'ouverture de la campagne, et auxquels il pourra s'adresser encore par la suite, sont principalement la Hongrie, la Russie et les États-Unis. En Hongrie, la récolte a été exceptionnellement belle, et l'on pourra tirer de cette contrée des quantités de grains fort importantes; seulement les moyens de transport ne sont pas toujours suffisants et leur prix est élevé. Bien que la Rus-