Annales des Mines (1868, série 6, volume 7, partie administrative) [Image 7]

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LOIS,

DÉCRETS ET ARRÊTÉS

donné les meilleurs résultats, a provoqué l'ouverture d'une souscription à l'effet d'encourager les essais de grainage qui se feraient sur une petite échelle. Le ministère s'est inscrit en tête de cette souscription pour une somme de 26.000 francs. Ces fonds ont été répartis par les soins de la commission de sériciculture, non-seulement entre les départements séricicoles proprement dits, mais aussi entre ceux dont la configuration géographique, la nature du sol ou le climat paraissent devoir être favorables à des essais d'éducation. La somme allouée à chaque département est distribuée en primes de 200 francs chacune, accordées aux éducateurs qui s'engagent à mettre au grainage dix grammes de graines au plus et cinq au moins. La graine choisie par l'éducateur est soumise à l'approbation de la personne ou de la commission de surveillance déléguée par l'association agricole la plus voisine, ou par le sous-préfet de l'arrondissement. Une fois la qualité de la graine reconnue, la moitié de l'allocation, soit 100 francs, est comptée à l'éducateur; l'autre moitié n'est délivrée qu'autant que le rendement en cocons de la graine est supérieur à la moyenne. Enfin, pour compléter ces mesures, un de nos orientalistes a été chargé de la traduction d'un traité d'éducation du ver à soie de date récente, publié en langse japonaise. Une des sources de production les plus précieuses pour notre agriculture et notre industrie était menacée. La betterave était ravagée par une maladie assez grave pour compromettre les récoltes, et, par suite, l'existence de nos grands établissements sucriers et de la distillerie agricole. M.Blanchard, de l'Institut, a été chargé d'aller l'étudier sur place, notamment dans l'arrondissement de Valenciennes, afin de rechercher la cause du mal et les remèdes qu'il était possible d'y appliquer. L'attention du Gouvernement a été appelée sur une institution qui rend des services réels à l'agriculture allemande. Ce sont les stations agricoles, dispersées dans tous les États d'Allemagne et qui datent d'une quinzaine d'années. Cette création a même été importée en Suède et en Hollande. Ce sont des établissements soutenus par des associations, qui ont pour but de faire des recherches et des expériences sur la production animale et végétale, de propager par l'enseignement ies connaissances acquises expérimentalement dans le laboratoire et les champs d'essai, de faire connaître régulièrement les travaux de la station, de faire des recherches chimiques et physiologiques sur*des sujets déterminés à l'avance, enfin, de faire, à un taux fixé, des analyses d'engrais,

SUR

LES

MINES.

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de sols, d'amendements, d'eaux, etc. demandées par les intéressés. Il a semblé utile de provoquer l'étude d'une institution semblable en France, et une mission a été confiée dans ce but. En 1866, l'une de ces catastrophes que la France ne voit heureusement se reproduire qu'à de longs intervalles, l'inondation, est venue ravager trente et un de nos départements. Une souscription ouverte par les soins du gouvernement à produit une somme de 5.8o3.p,9or,Zi3. La commission centrale, à laquelle le décret du^i" octobre 1866 a confié le soin de répartir le montant des fonds recueillis, n'a rien négligé pour accélérer la distribution des secours aux victimes du terrible fléau. Le gouvernement a déjà fait connaître les bases adoptées pour cette délicate opération ; elles se résument ainsi : Classement des départements admis au partage des secours; Répartition des perdants en catégories, suivant l'état de fortune auquel l'inondation avait réduit ses victimes; Fixation des proportions du secours pour chaque nature de pertes ; 26 départements sur 5i ont été considérés comme atteints exceptionnellement, et ont formé à ce titre, la liste des départements secourus. Les inondés ont été classés en quatre catégories, et les deux premières, comprenant les perdants réduits à une extrême détresse et ceux restés dans une position nécessiteuse, ont été seules admises au partage des souscriptions, alors que les deux dernières, c'est-à-dire les perdants restés dans l'aisance et ceux pour lesquels les dommages sont insignifiants, soit en raison de leur fortune, soit par suite de la modicité de la perte, ont été exclues de toute participation à la distribution. En outre, les perdants de la seconde catégorie ont reçu moitié de l'indemnité allouée à ceux de la première. Enfin les pertes en capital ont donné droit à une indemnité calculée sur les neuf dixièmes du dommage; celles affectaut le mobilier, à un secours calculé sur les huit dixièmes, et celles qui portaient sur les récoltes, à une indemnité établie sur la moitié. D'après ces bases, le secours qu'il a été possible de distribuer a été réparti dans la proportion de !\5 p. 100 du chiffre net des pertes, toutes réductions opérées, et a donné pour les trois natures de dommages et pour les deux catégories de perdants une indemmité égale, en moyenne,.au 2à,75 p. 100 des dommages éprouvés, soit à très-peu près le quart des pertes. Ce qui accroît la valeur de