Annales des Mines (1868, série 6, volume 7, partie administrative) [Image 9]

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LOIS,

SUR

DÉCRETS ET ARRÊTÉS

sie méridionale et la Pologne paraissent avoir été assez mal partagées sous le rapport de la production des céréales, il n'est pas douteuxqu'on pourra tirer des ports de la mer Noire etde la mer Baltique des quantités encore assez considérables, car ces pays essentiellement producteurs doivent encore avoir à leur disposition des approvisionnements d'une certaine importance, provenant des récoltes antérieures. Les États-Unis ont eu une très-bonne récolte, surtout dans les États de l'Ouest, où de vastes étendues de terre aujourd'hui cultivées en grains peuvent alimenter un commerce très-actif d'exportation. Seulement les distances considérables à parcourir pour faire arriver les céréales aux ports d'embarquement ne permettent guère de compter sur ces ressources avant une époque encore assez éloignée. Nous nous trouverons, il est vrai, sur ces lieux de production en concurrence avec l'Angleterre, dont la récolte a été fort médiocre et qui aura à satisfaire à des besoins plus considérables encore qu'en temps ordinaire; avec l'Espagne, qui est obligée d'ouvrir ses portes habituellement fermées à l'importation des céréales étrangères; avec l'Italie, dont la production a aussi été insuffisante.Mais les ressourses réunies des contrées qui ont été favorisées suffiront, sans aucun doute, pour combler tous les déficits, et la liberté commerciale assurera la répartition régulière de ces ressources proportionnellement à tous les besoins. Il ne faut pas perdre de vue néanmoins que les prix se maintiendront probablement à un taux assez élevé, puisque ce n'est qu'à cette condition qu'il sera possible d'imprimer aux arrivages du dehors une activité et une importance en rapport avec les nécessités de la situation. Les travaux de l'enquête agricole ont continué sans interruption pendant le cours de cette année. Les enquêtes départementales se trouvant toutes complètement terminées à la fin de 1866, il s'agissait de faire ressortir les résultats consignés dans les volumineux documents qu'elles avaient produits. La commission supérieure, réunie pour décider comment il serait procédé à ce travail, s'est divisée, pour l'examen de toutes les dépositions écrites et orales recueillies dans les enquêtes locales (1), en sections chargées chacune d'une partie de cette tâche, et qui, après y avoir consacré un certain nombre de séances, ont arrêté la liste des vœux exprimés dans l'enquête qui leur paraissait pouvoir donner utilement matière à une discussion devant la commission supérieure. La (*) Environ

6.000

dépositions écrites et

4.000

à

5.000

dépositions orales

LES MINES.

commission a tenu elle-même de nombreuses séances, dans lesquelles, pour se conformer aux prescriptions du décret du 28 mars 1866, elle a entendu diverses personnes qui, à raison de leurs coanaissances spéciales et de leur compétence toute particulière sur des questions pouvant intéresser l'agriculture, lui avaient parudevoir être utilement appelées à déposer devant elle. Enfin, la commission supérieure, après avoir décidé l'impression des documents qu'elle a jugé intéressant de faire publier, s'est ajournée jusqu'à l'époque où ce travail d'impression serait suffisamment avancé et où le commissaire général de l'enquête aurait pu préparer le rapport qu'il a pour mission de présenter au ministre sur l'ensemble des résultats de l'enquête. L'impression des documents a été poussée avec toute l'activité possible, et plusieurs volumes ont déjà paru ; on n'a été arrêté dans cet immense travail que par l'insuffisance des moyens matériels, si considérables cependant, dont l'imprimerie impériale peut disposer. Quant au rapport du commissaire général, il s'imprime en ce moment de manière à pouvoir être distribué à tous les membres de la commission supérieure, à l'époque très-prochaine où elle va être appelée à reprendre ses séances pour la discussion des importantes et nombreuses questions soulevées dans l'enquête. INDUSTRIE ET COMMERCE.

L'exposition universelle a permis d'apprécier les progrès réalisés pendant ces dernières années dans nos principales industries. L'afflueuce des étrangers à Paris et le mouvement d'affaires qui devait en être la conséquence permettaient d'espérer une campagne'prospère pour l'année 1867. Mais la médiocrité de la récolte / en blé et en vins pendant deux années consécutives, et la cherté persistante des subsistances jointe aux circonstances politiques, ont amené un ralentissement dans la consommation et dans l'ensemble des transactions commerciales. Quelques industries ont été principalement affectées par cette situation. L'industrie cotonnière a marché d'abord avec une activité attestée par un chiffre de Z18 millions d'affaires au Havre sur le coton brut seulement, en janvier et février; à ce moment, le travail était régulier dans nos principaux centres, les ouvriers étaient recherchés dans l'Orne, leur nombre s'accroissait constamment dans le Calvados.