Annales des Mines (1867, série 6, volume 6, partie administrative) [Image 28]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

Navigation intérieure. — Le développement de la navigation intérieure de l'Empire touche de trop près à tous les intérêts agricoles et industriels du pays, pour ne pas occuper une grande place dans les préoccupations du Gouvernement. Ainsi qu'on l'a dit bien des fois, la navigation peut seule former un utile contrepoids à l'influence exclusive des chemins de fer, et, par une sage concurrence, assurer à l'agriculture et à l'industrie le bienfait inappréciable des transports à bas prix. Considérée dans son ensemble, la navigation intérieure, bien qu'elle se soit formée successivement de tronçons isolés, constitue aujourd'hui un vaste réseau, coordonné dans toutes ses parties et qui établit des communications continues entre les points les plus éloignés de l'Empire. Sans doute, toutes les lignes qui composent ce réseau ne présentent pas le degré de perfection qu'on est en droit de demander aujourd'hui. Telle voie navigable, qui, à une époque récente, semblait répondre à tous les besoins, n'est plus en rapport aujourd'hui avec les exigences légitimes qu'entraîne le développement extraordinaire du commerce et de l'industrie. L'administration s'efforce de satisfaire, dans l'étroite limite des ressources dont elle dispose, à ces besoins, dont elle apprécie toute l'importance. La navigation intérieure comprend 9.600 kilomètres de rivières classées comme navigables, et 5.o5o kilomètres de canaux ou de rivières canalisées, assimilées aux canaux. Si l'on déduit de cette classification les rivières dont la navigation est en quelque sorte nominale, et les sections auxquelles a été substitué un canal latéral et dont la fréquentation est à peu près nulle, on est conduit à considérer le réseau de navigation de l'Empire comme formé d'environ : 6.900 kilomètres de rivières, ci 1.850 kilomètres de canaux, ci Totaux

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SUR LES MINES.

Indépéndamment des routes impériales dont nous venons de parler, la Corse a été dotée par les décrets du 28 mars i852, du 1" avril i854 et du 20 mai i863, d'un réseau de routes forestières d'une longueur totale de 554 kilomètres. Le crédit ouvert en 1866 pour la construction de ces routes a été de 3oo.ooo francs, et la longueur de route terminée dans le cours de cette campagne est de 10 kilomètres. Au 1" janvier 1867, le développement des routes forestières livrées à la circulation est de 5o6 kilomètres, et il reste à dépenser une somme de 2.g3o.ooo francs pour le complet achèvement des 48 kilomètres qui restent à exécuter.

6.900 4.850 11.750

Les rivières navigables qui, dans ces dernières années, et notamment en 1866, ont été l'objet principal de l'attention de l'administration, sont celles qui appartiennent aux grandes lignes de navigation dirigées de Paris vers les sièges les plus importants de notre commerce intérieur et extérieur. Telles sont les lignes de Paris au Havre et à la mer, par la basse Seine ; de Paris à Strasbourg et au Rhin par la Marne ; de Paris à Lyon et à la Méditerranée par la haute Seine, l'Yonne, la Saône et le Rhône. Sur la basse Seine, entre Paris et l'embouchure de l'Oise, on a terminé dans la dernière campagne l'exhaussement des retenues de Marly et d'Andresy, de manière à assurer en tout temps un tirant d'eau de 2 mètres depuis l'embouchure de l'Oise jusqu'à l'entrée du canal Saint-Denis à Labriche. On a, en outre, commencé et conduit avec activité les travaux du barrage éclusé deSuresnes, qui doit étendre le même tirant d'eau de 2 mètres jusqu'à l'écluse de la Monnaie, dans la traversée de Paris. Cette amélioration est d'un haut intérêt pour la batellerie du Nord, qui jouit, depuis plusieurs années déjà, de ce tirant d'eau, depuis l'embouchure de l'Oise jusqu'en Belgique. Quant à la navigation de la basse Seine, elle n'offre, à l'étiage, qu'un mouillage de im,6o environ, conformément aux prévisions de la loi dii 3i mai i846. Mais déjà le nouveau barrage éclusé de Martot, situé à 5 kilomètres en amont d'Elbeuf et terminé en 1866, a été combiné en vue d'assurer dans le bief supérieur un tirant d'eau de 2 mètres ; et quant aux travaux restant à exécuter pour obtenir le même résultat sur tout le parcours du fleuve jusqu'à Rouen, travaux évalués à 6,5oo,ooo francs, ils ont été autorisés par un décret du 11 août 1866, et seront prochainement entrepris. Sur la Seine maritime, les digues, qui, en vertu du décret du 12 août 1863, doivent être prolongées de la Roque à Berville, sur une longueur de 6 kilomètres, sont terminées sur 4 kilomètres, jusqu'à l'embouchure de la Rille. On attend que les résultats de cet endiguement aient pu être constatés, avant de continuer jusqu'à Berville des travaux dont les effets pourraient se faire sentir sur les passes de la baie de Seine. La Marne, qui forme la tête de la grande ligne navigable de Paris au Rhin, était restée dans son ancien état d'imperfection, alors que les canaux de Meaux à Chalifert, de Dizy à Vitry-leFrançois et le canal de la Marne au Rhin, de Vitry-le-François à Strasbourg, étaient déjà ouverts à la navigation depuis plusieurs années. Un décret du 24 mars 1860 a permis de combler cette laDÉCKKTS,

1867.

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