Annales des Mines (1867, série 6, volume 6, partie administrative) [Image 29]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

cune, en autorisant l'exécution des travaux complémentaires de la canalisation de la Marne, depuis son embouchure dans la Seine jusqu'à Dizy, origine du canal latéral. Ces travaux, qui consistent principalement dans la construction de neuf barrages éclusés et des deux dérivations de Saint-Maurice et de Ghelles, ont été exécutés avec une grande activité et terminés en 1866.11 reste encore à entreprendre quelques draguages et à améliorer le chemin de halage; mais, dès à présent, une navigation continue est ouverte entre Paris et le l\hin. Sur la grande ligne de Paris à Lyon et à la Méditerranée, la haute Seine a été canalisée entre Paris et Montereau au moyen de la construction de douze barrages éclusés, qui sont aujourd'hui terminés. La rivière d'Yonne, qui forme, entre Montereau et la Roche, la suite de la même ligne, doit être l'objet d'une amélioration semblable ; dix-sept barrages éclusés transformeront la navigation intermittente de cette rivière en une navigation continue, avec le tirant d'eau normal de î^ôo: les travaux, poussés avec une grande activité dans la dernière campagne, seront terminés en 18C7. La Saône* qui, depuis Saint-Jean-de-Losne, point d'arrivée du canal de Bourgogne, jusqu'au Rhône, à Lyon, appartient à la ligne dont nous nous occupons, a déjà reçu, à diverses époques, de nombreuses améliorations; mais ces travaux, qui consistaient principalement dans des draguages et dans le redressement et le rétrécissement du lit des basses eaux, n'ont pas suffi pour assurer à cette rivière le tirant d'eau normal nécessaire à la navigation. Un décret du 6 août i865 a prescrit la construction à l'entrée de Lyon, près de l'île Barbe, d'un barrage éclusé qui doit faire disparaître les difficultés et les dangers du passage de Collonges. Cet ouvrage a été récemment adjugé. Un second décret ne tardera pas, d'ailleurs, à autoriser l'établissement de quatre autres barrages éclusés qui compléteront la canalisation de la Saône entre Lyon et Verdun, au-dessus de l'embouchure des deux canaux de Bourgogne et du Rhône au lihin. Les travaux d'amélioration du Rhône, entre Lyon et Arles, se poursuivent avec persévérance et avec un succès que l'expérience confirme chaque jour davantage. Deux des passages les plus difficiles du fleuve, dans la partie limitrophe des départements de la Drôme et de l'Ardèche, ont été rectifiés à l'aide de travaux terminés en 1866 ; les tournants brusques sont remplacés par des courbes régulières; les hauts-fonds sont abaissés, et la navigation est devenue facile sur toute l'étendue des ouvrages. Le même ré-

SUR LES MINES.

sultat a été obtenu au passage du pont Saint-Benezet, dans le bras d'Avignon. Les travaux de rectification de sept autres passages, situés dans les départements du Rhône, de l'Isère, de la Loire, de la Drôme, de l'Ardèche, du Gardet des Bouches-du-Rhône, sont en cours d'exécution. L'amélioration de la partie maritime du fleuve, entre Arles et la Tour-Saint-Louis, a été l'objet d'études qui sont actuellement en voie d'examen et qui ne tarderont pas à recevoir un commencement d'exécution. Quant à l'embouchure du Rhône à la mer, après des efforts infructueux pour l'améliorer, par la concentration des eaux du fleuve dans un bras unique, l'on a dû y substituer un canal maritime, qui, prenant son origine sur la rive gauche du Rhône, à 5oo mètres en aval de la Tour-Saint-Louis et à 7 kilomètres en amont de la barre actuelle, vient déboucher dans le golfe de Fos, au point connu sous le nom de VAnse-du-liepos. L'écluse d'accession dans le Rhône aura 160 mètres de longueur de buse en buse, 22 mètres de largeur et 7u,,5ode tirant d'eau. Le canal, de Sonomètres de longueur, aboutit dans un avant-port présentant une superficie de 78 hectares et formé par deux jetées, ayant, celle du sud, 1.620 mètres, et celle du nord i.25o mètres de développement. Le canal est actuellement ouvert sur toute sa longueur et toute sa largeur, jusqu'à la profondeur de 2 mètres au-dessous de la basse mer; le chenal dans l'Anse-du-Repos est descendu à la profondeur de 6 mètres sur 3oo mètres de longueur, et la jetée est élevée à im,25 au-dessus de la basse mer sur i.ooo mètres de longueur à partir de la plage ; les fouilles de l'écluse sont très-avancées et cet important ouvrage sera entrepris dès le début de la campagne prochaine. L'achèvement du canal Saint-Louis ne peut manquer d'exercer une grande et heureuse influence sur le développement de la navigation du Rhône. Sur la basse Garonne, les travaux destinés à améliorer la navigation du fleuve, entre Bordeaux et la mer, ont obtenu un plein succès et ont assuré la régularité du service des paquebots transatlantiques de la ligne du Brésil. Les plus grands bâtiments du commerce peuvent aujourd'hui remonter sans difficulté jusqu'à Bordeaux, et les dimensions des navires y ont notablement augmenté dans ces dernières années. Il reste, pour compléter l'amélioration de la Garonne maritime, à exécuter quelques nouveaux ouvrages, dont on poursuit l'étude en ce moment. Sur le crédit total de 10 millions de francs inscrit tant au budget extraordinaire qu'au budget rectificatif de 1866 pour l'améliora-