Annales des Mines (1867, série 6, volume 6, partie administrative) [Image 27]

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LOIS,

DÉCRETS,

SDR

ARRÊTÉS

la Lozère, le Morbihan, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, la Savoie et la Haute-Savoie. Indépendamment de ces lacunes, le Gouvernement a pris à sa charge l'achèvement des routes départementales des départements annexés, sur une longueur de îfto kilomètres; de sorte que le développement total des lacunes à terminer ou à construire, au i" janvier 1866, s'élevait à 790 kilomètres. Les fonds affectés à ces dépenses, en 1866, ont été de3.5oo.ooo fr. et ont permis de terminer 5o kilomètres de routes impériales et i5 kilomètres de routes départementales dans les départements annexés. La situation, au 1" janvier 1867, est la suivante : Sur les routes impériales, la longueur restant à construire est de 600 kilomètres et la dépense à faire de 28.700.000 francs. Pour les routes départementales des départements annexés, la longueur est de ia5 kilomètres et la dépense de 2.950.000 francs, soit, en totalité, pour l'ensemble des lacunes, 725 kilomètres à construire et 5i.65o.ooo fr. de dépenses à faire. Les noms seuls des départements auxquels s'appliquent ces travaux démontrent que l'état d'inachèvement des routes impériales frappe surtout les contrées montagneuses situées près de nos frontières et qui ne peuvent de longtemps encore être abordées par des voies ferrées. Il serait donc extrêmement désirable et conforme à l'équité que ces contrées pussent jouir sans de nouveaux retards du bienfait d'un mode de communication qui est acquis depuis longtemps à tout le reste de l'Empire. La rectification des parties défectueuses des routes impériales est d'un grand intérêt pour la facilité et souvent même pour la sécurité de la circulation. Aussi l'administration a-t-elle, depuis de longues années, poursuivi avec persévérance ce genre d'amélioration, qui est vivement apprécié par les populations intéressées. Cependant on doit reconnaître que les travaux de rectification n'offrent pas le même degré d'urgence que ceux des lacunes. Ces derniers créent des communications, tandis que les premiers se bornent à les perfectionner. Aussi, tout en continuant, dans la limite des ressources dont elle dispose, les rectifications dont l'utilité paraît le mieux démontrée, l'administration se préoccupé-telle avant tout de pourvoir à la construction des lacunes. Le crédit affecté à la rectification des routes impériales, sur l'exercice 1866, s'est élevé à 3.25o.000 francs, et la longueur des nouvelles sections qui ont été livrées à la circulation dans le cours

LES

MINES.

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de cette année a été de 33 kilomètres. Au 1" janvier 1867, la longueur totale des rectifications autorisées par décret est de 586 kilomètres, y compris 19 kilomètres de routes départementales appartenant à la Haute-Savoie, et dont les dépenses doivent rester à la charge de l'État en vertu des décrets d'août et décembre 1860.

Ces diverses rectifications s'appliquent à 83 routes impériales et sont comprises dans 58 départements. La dépense restant à faire, au î" janvier 1867, pour leur achèvement ou leur construction, s'élève à 2Z1.155.000 francs; mais sur ce chiffre, une somme de 2i,i5o.ooo fr. s'applique à des entreprises non commencées, de sorte que l'administration conserve toute latitude pour régler les dépenses de cette nature, d'après le degré d'urgence des travaux projetés. Les grands ponts dont la reconstruction est motivée par leur état de vétusté ou leurs dispositions vicieuses ont reçu, en 1866, une allocation de 1.200.000 francs. Au moyen de de ce crédit on a soldé, dans le courant de la campagne, les travaux du grand pont du Var, juxtaposé au viaduc du chemin de fer de Toulon à Nice et destiné à remplacer l'ancien pont en charpente, qui tombait en ruine; on a pu également terminer le pont d'Albi sur le Tarn, qui doit remplacer l'ancien pont parvenu au dernier degré de vétusté ; enfin on a livré à la circulation le nouveau pont de Boisle, construit sur l'Authie, dans le département de la Somme, et celui de Mulhouse sur l'IU. Les grands ponts actuellement en cours d'exécution s'élèvent au nombre de quatorze, et exigeront, pour leur achèvement, à partir du 1" janvier 1867, une dépense de 3.990.000 francs. Les routes impériales de la Corse ont toujours été l'objet, comme on l'a dit plus haut, de dispositions spéciales. La situation topographique de ce département, qui le prive de toute voie navigable, et qui sans doute le privera pour longtemps de toute voie ferrée, imposait au Gouvernement l'obligation impérieuse de le doter déroutes de terre, qui seules pouvaient aider au développement de sou agriculture et de son industrie. La loi du 26 mai i836 avait classé 3/ig kilomètres de routes impériales en Corse. La loi du 26 juillet 1859 et les décrets du 5 mai i85Zi, du 16 juin i856 et du 28 août 1862, y ont ajouté 731 kilomètres de routes nouvelles, sur lesquelles il restait 190 kilomètres à terminer au i*r janvier 1866. Le crédit affecté à ces travaux sur l'exercice 1866 s'est élevé à 800.000 francs et a permis d'achever Z10 kilomètres. Les dépenses restant à faire, à partir de 1866, sont évaluées à k.960.000 francs.