Annales des Mines (1853, série 5, volume 2, partie administrative) [Image 42]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

tiques spéciales au collège de Besançon. Admis à l'École polytechnique en i83i, il se trouva l'un des plus jeunes élèves de sa promotion, et s'y fît remarquer par cette facilité de conception et cette solidité de jugement doiit il donna tant de preuves par la suite. Il sortit de l'École l'un des premiers et prit rang, en i855, dans le corps des mines. A la suite de brillants examens, il quitta en i856 l'École des mines, premier de sa promotion, et fut envoyé à Vesoul pour y remplir les fonctions d'ingénieur ordinaire. Il reçut le grade d'aspirant ingénieur le 2 juillet 1857, et celui d'ingénieur ordinaire de deuxième classe le 3o janvier 1859. Ses remarquables travaux et ses études chimiques au laboratoire de Vesoul furent bientôt distingués et le firent nommer, le 18 décembre 18&0, adjoint au professeur de docimasie de l'École des mines, M. Berthier. Cet excellent maître avait depuis longtemps apprécié Ebelmen, et lui portait la plus grande affection. Au commencement de i84i, Èbelmen fut attaché à la commission des Annales des mines comme secrétaire adjoint, et, vers la même époque, nommé répétiteur du cotirs de chimie à l'École polytechnique. A la demande de M. Brongniart, bon juge du savoir et du talent, une décision du roi Louis-Philippe, du 5 avril i845, appela Ebelmen à la manufacture de Sèvres avec le titre d'administrateur adjoint. Un arrêté ministériel du 16 décembre 1845 lé nomma professeur titulaire de docimasie à l'École des mines. Il fut fait chevalier de la Légion d'honneur par ordonnance royale du 28 avril 1846, et élevé le 45 juin » ^ première classe de son grade d'ingénieur ordinaire. Quelques mois plus tard, le ilx octobre 18^7, à la mort du savant illustre qui l'avait désigné pour son collaborateur' à' la manufacture de Sèvres, Ebelmen devint, par décision royale, administrateur de cet établissement à la fois scientifique et artistique. Un' décret du 8 mars i852 lui conféra le grade d'ingénieur en chef des mines.

SUR M. EBELMEN.

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Plus jeune de trois ou quatre ans que tous ses condisciples, il fut constamment à leur tête. Son goût prononcé pour les sciences naturelles se' manifesta dès son jeune âge ; déjà, avant d'entrer à l'École polytechnique, il avait, en minéralogie et en chimie, des connaissances étendues que les meilleurs élèves possèdent rarement d'aussi bonne heure. A peine installé dans sa résidence do Vesoul, il suivit avec ardeur sa vocation, et préluda par de remarquables travaux docimastiques et chimiques aux brillantes recherches qui plus tard l'ont conduit au premier rang dans la science. Ses premiers travaux portent ce cachet de netteté et d'originalité qui caractérise toutes ses belles découvertes dans le domaine de la minéralogie et de la métallurgie, et en lisant les premières notices, les premiers mémoires d'Ebelmen, il était facile de préjuger l'avenir scientifique qui lui était réservé et qui lui avait été prédit dès l'École polytechnique. Pendant la période de i837 à 18Ù1, étant ingénieur de l'arrondissement de Vesoul, il publia successivement dans les Annales des mines un grand nombre d'analyses et de mémoires dont voici l'énumération : Un Nouveau Procédé pour analyser les minerais de manganèse ; Vû Moyen de reconnaître la présence du sélénium dans le soufre; Une Note sur une nouvelle espèce de sous-sulfate de fer trouvé dans les mines de Ronehamps ( Haute-Saône) ; VAnalyse d'un péridot produit dans lé haut-fourneau de SeveuX; Une Notice sur des expériences relatives à l'emploi du bois en nature dans les hauts-fourneaux. C'est là le premier travail par lequel Ebelmen entre résolument dans l'étude qu'il a poussée si loin de la chimie métallurgique. Il résout, par des expériences précises et de la plus grande clarté, la question, fort controversée à cette époque, des modifications qu'éprouvait, en descendant dans le fourneau, le bois en nature dont

Les commencements de la carrière d'Ebelmen furent mar-

on se servait en remplacement d'une partie du charbon. Ses

qués par des succès ; sa facilité à apprendre, sa mémoire

expériences ont appris que les matières volatiles que dégage le

extraordinaire le placèrent continuellement au premier rang.