Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 170]

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LES EXPÉRIENCES DE COMMENTRY SDR LES INFLAMMATIONS DE POUSSIÈRES

Avec les premiers types d'arrêts-barrages, la vitesse de chasse d'air minimum capable d'en assurer la mise en action intégrale demeurait incertaine et variable ; avec les arrêts-barrages de cendres, il faut de grandes vitesses pour que toutes les cendres soient projetées ; une vitesse de 20 à 30 mètres par seconde, même prolongée pendant plusieurs secondes, ne soulève qu'une faible partie des matériaux accumulés : une vitesse de 36 mètres pendant une seconde environ, comme dans le dernier essai de Commentry pour l'arrêt-barrage dé là cote 1010, n'en enlève guère que les deux tiers. Les bacs à eau, ancien type, sont d'un déclenchement plus facile ; sur plate-forme lisse et horizontale, ils culbutent quand ils sont frappés par un courant d'une vitesse de 12 mètres par seconde ; mais, dans la pratique, ces bacs sont souvent calés, intentionnellement ou accidentellement, par de menus matériaux, qui rendent moins facile leur renversement intempestif; c'est même dans ces conditions, jugées inévitables dans la pratique, qu'ils étaient essayés, dès l'origine, dans la galerie de Liévin ; on les calait avec de petits tas de sablp de 2 à 4 centimètres de hauteur (*) ; un tel obstacle, même réduit à 2 centimètres, s'oppose au renversement jusqu'à ce que la vitesse atteigne environ 30 mètres par seconde; si l'obstacle est dur, cailloux de 2 centimètres, par exemple, là vitesse doit atteindre 50 mètres environ. Dans le nouveau type d'arrêt-barrage, on a adopté un système de déclenchement des fonds mobiles des réservoirs qui assure le fonctionnement intégral pour une vitesse d'air suffisamment faible et connue ; on a les moyens de régler cette vitesse minimum, et il est aisé de l'amener aussi près que l'on veut de la vitesse du courant d'air normal, afin que la plus faible poussée d'explosion provoque

(*) Voir Annales, i" vol. de 1912, p. 314.

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nécessairement le déclenchement. Le mécanisme de déclenchement est d'ailleurs très simple, comme il convient pour tout appareil placé dans la mine. Enfin, les dispositions adoptées permettent de répartir la chute d'eau sur une durée plus ou moins longue à partir du déclenchement. Une bonne combinaison parait être d'avoir deux bacs, divisés chacun en trois compartiments ; les quatre compartiments extrêmes, tenant environ un tiers de la réserve totale, sont immédiatement versés pendant la première seconde environ à partir de l'arrivée des premières chasses d'air, pour mettre en action, dès le début, une assez forte masse d'eau en cas d'arrivée rapide de la flamme ; le compartiment intermédiaire de l'un des bacs se déverse assez librement pour fournir son appoint pendant les trois à cinq premières secondes ; le compartiment intermédiaire de l'autre bac, tenant environ le dernier tiers de la réserve totale, ne se déverse que par des ouvertures assez réduites pour que les nappes d'écoulement persistent pendant environ 15 secondes ; c'est la réserve prévue pour les flammes tardives et les explosions lentes ; la durée de 15 secondes paraît supérieure à la durée maximum d'un coup de poussières. En tout cas, l'arrosage intensif d'une zone probablement assez longue subsisterait après vidange des réservoirs comme dernière garantie d'extinction. A Commentry, on avait mis 260 litres d'eau en tout par mètre carré de section de galerie ; on aurait pu facilement en mettre davantage, sans employer plus de deux réservoirs ; ceux-ci avaient l m ,20 de largeur et l'on disposait de l m ,60 sous les chapeaux ; on n'encombrait, en galerie supposée de niveau, que 30 centimètres de hauteur et la galerie mesurait 2 m ,20 sous les chapeaux ; il eût donc été facile, sans augmenter la longueur des bacs, d'emmagasiner 350 à 400 litres d'eau par mètre carré de section. Tel est l'ordre de grandeur du chiffre qu'il serait