Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 169]

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SUR LES INFLAMMATIONS DE POUSSIÈRES

LES EXPÉRIENCES DE COMMENTRY

coups de poussières francs, on ne peut affirmer qu'il ait réalisé un progrès au point de vue de la sûreté de fonctionnement ; on peut même craindre une moindre probabilité d'efficacité dans certains cas d'explosions lentes. Il n'y a pas eu, à notre connaissance, d'autre tentative que celle de la , maison Kruskopf de perfectionner les méthodes d'arrêt par schistifîcation ou arrosage concentré. La Station d'Essais de Liévin, cherchant à améliorer ses premières formules, s'est efforcée non seulement de lutter plus énergiquement, dans tous les cas, contre la continuation de la combustion, mais encore d'augmenter les garanties de mise en action du dispositif dans les cas d'explosions lentes. On s'est proposé de remplir les trois buts suivants : réaliser l'accumulation d'une plus grande quantité d'eau, tout en cherchant à simplifier les conditions pratiques d'installation ; assurer le fonctionnement intégral de l'arrêt-barrage même sous l'effet de chasses d'air peu violentes ; faire en sorte qu'une explosion lente, dont la flamme ne parvient à l'arrêt-barrage que quelques secondes après que celui-ci a été mis en fonctionnement par les premières chasses d'air, trouve encore sur son passage le rideau d'eau qui doit l'éteindre. On a conservé le principe, jugé avantageux, de faire tomber de l'eau en nappes de la partie supérieure de la galerie. La forme nouvelle des réservoirs rectangulaires qui restent fixes, qui peuvent être appliqués contre les cadres sans qu'il y ait d'espace à laisser libre au-dessus pour le renversement, qui utilisent au mieux l'espace qu'ils encombrent, permet de mettre en réserve une beaucoup plus grande quantité d'eau sans occuper une plus grande hauteur sous le toit de la galerie ; cette hauteur peut ne pas dépasser 25 à 30 centimètres.

expérimentés à Liévin sont non pas posés sur des platesformes transversales sous le toit de la galerie, mais suspendus les uns au-dessous des autres dans un cadre métallique pivotant autour d'un de ses côtés verticaux et habituellement effacé sur un côté de la galerie ; un enclenchement empêche le cadre de se mettre, en temps normal, en travers de la galerie, mais les poussées d'air qui précèdent la flamme défont l'enclenchement, font pivoter le cadre et culbutent les bacs; la réserve d'eau recommandée par les essais de Liévin est obtenue avec un seul cadre si la galerie a moins de 3 m ,5à 4 mètres carrés de section ; mais, comme le cadre ne se rabat que pour un sens de poussée, il faut en doubler le nombre si l'on suppose qu'une explosion puisse venir de l'un ou l'autre côté. Ce type d'arrêt-barrage présente, par rapport à la formule simple de Liévin, l'avantage de pouvoir s'installer plus commodément si la galerie est à la fois basse et large, puisque l'encombrement est sur le côté et non en couronne ; la répartition de la réserve d'eau sur toute la hauteur de la section est une modification qui paraît heureuse à première vue, mais dont on hésiterait cependant à affirmer qu'elle améliore le fonctionnement; car, si les chasses d'air ne sont pas très rapides, l'eau tend à tomber en masse sur lè sol, où elle ne produit pas tout son effet; or, cette eau a d'autant plus de chances d'être pulvérisée et par suite plus active qu'elle tombe de plus haut; il y aurait donc, à ce point de vue, intérêt à maintenir les bacs près du toit de la galerie; enfin on peut craindre qu'une explosion peu violente n'engendre pas de souffle assez fort pour déclencher et faire dévier le cadre, lourdement chargé, de sa position effacée ; en sorte que si ce type d'arrêt-barrage peut présenter, dans certains cas, des facilités d'installation particulières, s'il offre cet avantage dê se trouver tout préparé dans le commerce, s'il s'est montré efficace en quelques essais pour arrêter des

Tome V, 1914.

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