Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 171]

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LES

EXPÉRIENCES

DE

COMMENTRY

désirable d'atteindre dans la pratique ; on aurait ainsi une réserve triple de celle qui -est actuellement recommandée; la quantité d'eau tombant au premier instant serait au moins égale à ce qu'elle est actuellement, et l'on auraiten plus la garantie, en cas d'explosion lente, d'une continuation de débit pendant une durée au moins égale à la plus longue durée probable d'un coup de poussières. D'une manière générale, si l'on donne à chacun des deux réservoirs 2 m ,50 de longueur (au lieu de 2 m ,30 à Commentry) et une largeur égale à celle de la galerie sous les chapeaux, la hauteur d'eau nécessaire pour l'emmagasinement de 400 litres au mètre carré de section n'est que les 14 ou 15 centièmes de la hauteur de la galerie, soit 30 centimètres pour une galerie de 2 mètres de hauteur ; la hauteur libre sous le réservoir serait alors de l m ,60 à l m ,65. Avec trois réservoirs de 2 m ,30, la hauteur d'eau, pour le même approvisionnement, ne serait que le dixième environ de la hauteur de la galerie ; la partie restant libre, dans une galerie de 2 mètres, serait ainsi de l m ,70 à l m ,75. La longueur occupée par chaque réservoir comprend, outre les 2 m ,50 ou 2 m ,30 du réservoir proprement dit, les extrémités, démontables pour le transport, qui portent les volets de déclenchement et mesurent chacune 0 m ,90, soit au total 4 m ,10 à 4 m ,30; en laissant quelques mètres d'intervalle entre les deux réservoirs, l'ensemble s'étend sur 11 à 15 mètres de galerie. Donc, avec réserve d'eau triple, l'encombrement, aussi bien pour la hauteur prise en couronne que pour la longueur totale occupée, est plutôt moindre qu'avec les petits bacs de la première formule. Il parait désirable, après les essais préliminaires de Liévin et l'essai de Commentry, que des dispositifs de ce genre soient employés pour l'isolement des quartiers ; ils constituent certainement un sérieux progrès au point de

SUR LES INFLAMMATIONS

DE

POUSSIÈRES

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vue des garanties d'efficacité, et il semble que l'application pratique en doive être aisée. Un progrès parallèle est souhaitable pour les arrêtsbarrages de cendres ; la question est à l'étude à la Station d'Essais de Liévin et un nouveau dispositif est actuellement en expérimentation. Au total, les expériences de Commentry ont apporté de précieux enseignements : constatation de l'influence des dispositions de galerie sur la facilité d'amorçage du coup de poussières ; vérification de la légitimité de l'application, aux conditions de la mine, des conclusions de la galerie de Liévin relatives au classement des gisements de poussières ; vérification de l'efficacité des arrêts-barrages de cendres ; mise en évidence de l'influence modératrice considérable des coudes, avec application possible à l'isolement des quartiers ; mise à l'épreuve d'une nouvelle forme d'arrêt-barrage marquant un sérieux progrès par rapport aux formes antérieures ; sans compter de nombreuses observations d'un intérêt plus scientifique, mais précieuses à l'observateur. Des expériences de ce genre, exécutées dans les conditions réelles de la mine, seront toujours fécondes, si elles ont été préparées méthodiquement par des essais dans une galerie expérimentale où l'on peut faire une étude scientifique préalable, analyser le phénomène et formuler des prévisions. Il serait très utile que l'on poursuivît de telles vérifications dans un autre groupe de galeries abandonnées, présentant cette fois plus de complexité et ressemblant davantage à un quartier démine avec ses chantiers, son ossature de voies de service, ses voies de liaison aux autres parties de lamine. Nous avons le ferme espoir de pouvoir disposer, dans un avenir prochain, d'un nouveau champ d'expériences répondant à ces conditions.