Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 168]

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LES

EXPÉRIENCES

DE

COMMENTRY

ainsi quatre coudes successifs à angle droit; sur ce contournejnent et sur une longueur suffisante de part et d'autre, une centaine de mètres par exemple, on créerait une zone fortement schistifiée ; on aurait ainsi de sérieuses garanties d'intercepter la propagation d'une explosion.

J

L FIG, 2.

Ce serait, en somme, faire application aux explosions souterraines des dispositions déjà recommandées pour amortir l'effet des explosions de dynamitières enterrées, selon les enseignements des expériences de Blanzy. Nous avons eu l'occasion, dans des rapports antérieurs, de donner des indications dans ce sens, et la circulaire ministérielle du 15 avril 1911 faisait remarquer que les zones arrosées ou schistifiées atteindraient leur maximum d'efficacité dans les galeries où l'explosion ne peut se propager que lentement, à savoir dans les galeries tortueuses et à faible section. Mais la recommandation devient singulièrement plus significative quand elle s'appuie sur un résultat aussi caractéristique que celui de Commentry, où même avec une section normale de galerie, même sans neutralisation intensive, la région tortueuse et surtoutles trois coudes ont brisé la poussée de l'explosion et réussi à intercepter la propagation. Il y aura donc lieu de s'inspirer de ce résultat pour la réalisation pratique de l'isolement des quartiers. Les expériences de Commentry ont encore apporté des résultats importants relativement à une autre méthode d'isolement des quartiers, celle des arrêts-barrages.

SDR

LES

INFLAMMATIONS

DE

POUSSIÈRES

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L'arrêt-barrage de cendres, réalisé selon les indications de la circulaire ministérielle du 15 avril 1911, mais avec un taux de cendres sensiblement moindre, et placé, en galerie, droite, à 270 mètres du point initial, a réussi à couper, d'une part, une explosion peu violente, à peu près la moins violente que l'on pût réaliser dans la galerie de Commentry, et, d'autre part, une explosion assez vive ; il va là une intéressante confirmation, dans une galerie de mine véritable, des résultats connus de la galerie de Liévin. Dans les deux cas, l'arrêt de la combustion a été très rapide et des hommes placés à 50 mètres plus loin n'auraient pas été brûlés ; ils auraient naturellement subi l'effet violent des chasses d'air qu'engendrait la combustion jusqu'au moment d'arrivée de la flamme à l'emplacement de l'arrêt-barrage ; tout ce que l'on peut faire en galerie droite, où les chasses d'air se propagent à grande distance sans beaucoup s'amortir, c'est, à un moment donné, de cesser de les entretenir en arrêtant la combustion : c'est ce qu'a réalisé, très rapidement, l'arrêtbarrage. Enfin, on a mis à l'épreuve, à Commentry, un type nouveau d'arrêt-barrage. Depuis que les principes des méthodes d'arrêt par arrosage concentré ont été indiqués par une publication de la Station d'Essais de Liévin, de mai 1910 (Compte rendu sommaire, etc.) de nombreuses applications en ont été faites, principalement dans les mines françaises, en adoptant les très simples formules de réalisation indiquées par cette publication et recommandées par la circulaire ministérielle du 15 avril 1911.. Depuis cette époque, la Maison Kruskopf, de Dortmund, se basant sur les résultats de Liévin, a fait breveter, mis en vente, et soumis avec succès à des essais en des galeries étrangères un modèle commercial d'arrêt-barrage dun type différent. Des bacs semblables aux bacs à eau