Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 221]

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NOTE SUR UN TYPE SPÉCIAL DE RÉCIPIENTS A VAPEUR

suite de la compression de ce métal; 5 millimètres d'augmentation de diamètre de la frette, correspondant â l'allongement permanent du fer; l mm l/2 correspondant à son allongement élastique ; c'est ce dernier qui donne la mesure du serrage après refroidissement. Nous avons répété deux fois cet essai avec le même cercle, en faisant recouper et reforger ce cercle après chaque essai afin de lui redonner, à froid, le diamètre intérieur de 700 millimètres : les mesures faites après ces deux essais nous ont donné : 5 mm l/4, puis 5 mm 3/4 d'augmentation permanente de dimension diamétrale. Enfin nous avons procédé à des essais à la traction, dont les résultats sont donnés ci-dessous :

COMMENCE-

TENSION

ALLONGE-

de rupture par. mm-

total p. 100

1° Barre d'où l'on a tiré la frette ayant servi aux essais de frettage chez vers 18\4 MM. Meunier et C'v

32*,2

29,5

2° Frette ayant servi à trois frettages successifs et k provenant de la barre ci- vers 18 ,6 dessus.

32* ,8

PROVENANCE des

éprouvettes

MENT

de l'allongement appréciable par mm^

MENT

25,5

OBSERVATIONS

Moyenne de deux essais. Texture des deux cassures, f'ranchement nerveuse.

Moyenne de deux essais. Texture des deux cassures, paillètjse (*).

Ces essais ont montré que les fers employés comme frettes étaient des fers d'une résistance moyenne et d'un grand allongement. Ils ont défini, d'autre part, d'une manière assez précise, l'allongement permanent subi par les frettes ayant déjà servi : cet allongement se traduit par une perte d'allongement élastique égale à 1 p. 100 environ (*) L'apparence « pailleuse » tenait à ce que les impuretés du fer s'étaient rassemblées en couches minces, suivant des surfaces parallèles aux grandes faces de la frette.

NOTE SUR UN TYPE SPÉCIAL DE RÉCIPIENTS A VAPEUR

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seulement, ce qui est relativement fort peu pour des fers pouvant avoir, à l'état neuf, près de 30 p. 100 d'allongement à la rupture. Contrairement à l'opinion émise par le constructeur Martel dans sa lettre citée plus haut du 15 décembre 1871, une frette peut, à défaut de frette neuve, servir plus d'une fois, — mais à la condition d'être recoupée et reforgée avant la pose à nouveau. C'est ce recoupage qui a été parfois omis, et c'est à cette omission capitale que sont dus vraisemblablement la grande majorité des accidents d'arrachement de fond. Notons que la comparaison des deux essais à la traction indique une perte d'allongement de 4p. 100, — alors que la somme des allongements permanents, mesurés successivement après les trois frettages, correspondrait à moins de 3 p. 100 ; mais nous pensons que les essais à la traction auxquels il a été procédé n'ont pas une si grande précision et qu'on peut considérer les résultats de nos expériences et mesures directes d'une part, des essais à la traction d'autre part, comme n'étant pas réellement discordants. 4° Une séried'essais ont été faits en 1904-1905, avant l'essai final à outrance, sur le cydindre ayant donné lieu à l'essai 2°. Ce cylindre avait subi des avaries d'un côté : l'assemblage de ce côté fut démonté, puis, après raccourcissement du cylindre, fut refait au moyen de la frette primitive non préalablement rétrécie. On fit alors une première épreuve liydraulique à la pression normale de 9 kilogrammes (timbre : 6 kilogrammes) ; aucune avarie ne fut constatée, aucun suintement ne se produisit : l'épreuve légale ne décelait donc pas le défaut capital du remontage, le non-raccourcissement de la frette ; c'est ainsi que le cylindre de Linselles, quoique ayant bien probablement été remonté dans les mêmes conditions défectueuses, avait, onze mois avant l'accident, après raccourcissement du cylindre, sur la demande du directeur de