Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 219]

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NOTE SUR UN TYPE SPÉCIAL DE RÉCIPIENTS A VAPEUR

l'extrémité du cuivre refoulé dans un chanfrein formant fraisure pour la rivure circulaire dudit cuivre. « Ensuite un cercle quia été démonté ne peut plus servir sans danger : le fer ayant donné tout le produit de sa dilatation à sa première retraite, on a beau le faire chauffer, la dilatation et la retraite n'ont plus assez d'effet, le cercle ne se resserre plus ; à aucun prix je ne replacerais un vieux cercle sur un cylindre de ce genre. « Il est très regrettable qu'un brave ouvrier ait entrepris ce travail sans en connaître l'importance, dans le seul but de faire son devoir chez ses patrons. » Cette lettre, dont le langage — qui n'est pas celui d'un technicien — nous paraît cependant clair, montre, entre autres choses, que M. Martel n'admettait pas qu'on pût faire resservir deux fois une même frette. Sur ce point M. Martel croyait, à tort, que le fer des frettes ne conservait plus, après usage, un allongement élastique suffisant, alors que nos essais, — que nous allons maintenant résumer, — ont montré que la perte d'allongement élastique due à une opération defrettage était, en réalité, relativement faible. Essais et mesures effectués sur les récipients type Martel. — 1° Un essai à outrance a été fait, le 5 février 1904, dans les ateliers de MM. Meyer et Boquillon, à Roubaix (constructeurs de l'appareil explosé à Linselles), sur un cylindre reconstitué avec une partie (d'une longueur entre frettes de l m ,15) de la table de cuivre de cet appareil. — La pompe hydraulique était placée à une quinzaine de mètres de distance en un point d'où l'observation était encore facile; d'autre part, un pointeau, appuyé contre le cylindre dans sa partie médiane, devait indiquer les déformations subies par la table de cuivre, déformations qui, au moyen d'un dispositif de renvoi, étaient amplifiées environ 20 fois.

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Dans ces conditions l'expérience montra une déformation visible commençant à la pression de 12 kilogrammes (*), déformation qui subsistait en ramenant Sa_ssure t 7 s la pression à zéro; — on put \^ ^ \^ y faire ensuite monter la presFlG 3 sion jusqu'à 19 kilogrammes, ' ' moment où l'eau sous pression s'échappa par une petite déchirure qui s'était produite, dans le cuivre, vers la base d'une dent de la brasure longitudinale [fig. 3). L'examen du cylindre montra alors que 28 dents de la brasure, sur 38., présentaient des amorces de fentes. Quant aux assemblages des fonds, ils n'avaient subi aucune déformation apparente et étaient restés complètement étanches. — Ainsi, dans ce cas, l'assemblage des fonds résistait encore parfaitement, alors que pour la table de cuivre (laquelle avait d'ailleurs une épaisseur plutôt insuffisante pour le timbre de 7 kilogrammes), on avait dépassé nettement la limite de résistance. D'un autre côté, la déformation delà table de cuivre a été mesurée en prenant, avant et après l'expérience, la circonférence du cylindre au milieu de sa longueur. Les longueurs ainsi mesurées correspondaient à des diamètres moyens de 722 et 790 millimètres ; d'après ces chiffres et l'épaisseur primitive du cuivre, environ 3 mm ,4, la tension sous laquelle s'est déchirée l'enveloppe de cuivre serait d'environ 24 kilogrammes par millimètre carré. Nous a vons fait prélever deséprouvettes dans la partie du cylindre recoupée avant l'essai ci-dessus décrit ; ces éprouvettes, essayées à la traction, chez MM. Meunier (*) L 'appareil en service était timbré (depuis quelques mois) à 1 kilogrammes; pression d'épreuve correspondante : 10 ls l/2 (régime du décret de 1880).