Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 218]

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SUR UN TYPE

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RÉCIPIENTS A VAPEOR

Et le détail de la fig. 2 montre, en coupe et en vraie grandeur, d'une part la frette maintenant le plateau, d'autre part l'extrémité de la table cylindrique de cuivre serrée entre le plateau et la frette et dont l'extrémité martelée et bouterollée constitue une sorte de bourrelet, comme l'indique le croquis. Voici comment nous indiquons le mode de construction de l'appareil, en adoptant les règles empiriques qui sont le plus généralement suivies. Ces règles dérivent d'ailleurs de celles adoptées par le constructeur qui paraît, vers 1840, avoir introduit dans la pratique courante le type de cvlindre sécheur qui nous occupe, ■— M. Martel, alors mécanicien à Roubaix — lequel travaillait avec une habileté et un soin remarquables. A l'extrémité du cylindre de cuivre dont la brasure longitudinale est ordinairement « à dents », on place le plateau de fonte, plateau dont l'arête circulaire extérieure a été abattue par une sorte de chanfrein figuré au croquis n° 2, et dont le diamètre est. sensiblement égal au diamètre intérieur de ce cylindre de cuivre ; on maintient ce plateau en place au moyen de petits « prisonniers » (généralement quatre ou cinq), lesquels ne jouent d'ailleurs aucun rôle effectif au point de vue de la solidité de l'assemblage. Puis la frette, dont le diamètre à froid est pris égal au diamètre intérieur du cylindre de cuivre, est chauffée au rouge vif et posée sur ce cylindre: pendant le refroidissement, on vérifie avec un gabarit la coïncidence exacte des plans formant les faces externës du pourtour du plateau en fonte et de la frette ; il ne reste plus ensuite qu'à bouteroller l'extrémité du cylindre de cuivre (qu'on a laissée dépasser, pendant le montage, de 6 à 8 millimètres); ce bouterollage refoule le cuivre dans le logement constitué, en dessous de la frette, par le chanfrein du plateau.

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Or la pratique a montré que ces récipients, ainsi correctement construits, sont très résistants : un très grand nombre de ces appareils sont restés en service pendant plusieurs décades d'années sans incident aucun ; notamment le cylindre explosé en 1897, près de Belfort, avait 50 ans d'usage, — et ce n'est pas là un cas exceptionnel pources cylindres sécheurs. D'un autre côté, lors des accidents survenus, on a eu plusieurs fois la preuve formelle. — et le plus souvent de fortes présomptions — que la cause de l'explosion était — soit une surpression accidentelle à l'intérieur de l'appareil quiétait mal défendu contre de semblables surpressions, — soit une réparation maladroite ayant consisté à refaire l'assemblage d'un des bouts du cylindre sans se conformer aux règles essentielles que comporte cet assemblage. A ce propos nous croyons devoir reproduire un extrait d'une lettre écrite, à la suite d'une explosion survenue à Roubaix en 1871, par M. Martel que nous signalons plus haut comme le créateur probable du type de récipient : « J'ai bien livré des cylindres sécheurs en 1842 et en 1843 à MM. H., écrivait au Service des mines M. Martel, le 15 décembre 1871; mais si le cylindre qui a fait explosion peut provenir d'un cylindre à chauffer les cartons que j'ai livré il y a vingt-huit ans, ce n'en est plus qu'une partie, attendu qu'il a été construit à 30 pouces (82 centimètres), de longueur, et que celui dont il s'agit n'a que 70 centimètres de longueur : il a donc été raccourci suivant l'usage qu'on voulait en faire, de •telle sorte qu'après avoir coupé le cylindre, le fond et le cercle ont été replacés par des mains inhabiles. L'ouvrier de MM. H. a pu croire de bonne foi que ce genre de travail est d'une grande simplicité, quand au contraire il exige une grande connaissance de la chose. « On a mis un nouveau plateau très fort, mais qui n'a pas été tourné dans la forme nécessaire pour recevoir