Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 14]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

20

BULLETIN

BULLETIN.

NOTE SUR QUELQUES GITES DE QUARTZ AURIFÈRE DE LA VENDÉE ET DE L'ANJOU;

Par M. BELLANGER, Ingénieur en chef des Mines.

Nousavons signalé antérieurement la fréquence (*.), en Anjou, de travaux anciens, portant principalement sur des gisements aurifères. Il en est de môme en Vendée; et, là aussi, les cartes indiquent fréquemmentdes lieux dits « Laurière « ou « l'Aurière » ou autres analogues, dont la suggestive étymologie latine ne trompe pas toujours. C'est ainsi que nous avons, à la fin de 1911, reconnu sur place 1rs traces d'un gisement anciennement exploité à proximité de le station de Saint Renis-les-Lucs du chemin de fer de Nantes à lio i déaux, à une vingtaine de kilomètres au nord de la Rochestir-Yon. Sur le territoire des communes de Saint-Denis-laChevasse et des Lucs-sur-Boulogne on rencontre, grossièrement alignées suivant une ligne Est-Ouest, des fermes portant les noms suivants : « l'Aurière » (près « le Sablé ») ; « l'Aurière des Landes » ; « la Laurière ». Cet alignement, de 6 à 7 kilomètres de long, ne paraît pas d'ailleurs correspondre àun gisement continu, mais plutôt à des filons ou lentilles de quartz, se succédant les uns aux autres, de direction tantôt nord-ouest, tantôt nord-est, et s'étendant ou pouvant s'étendre, en dehors des fermes déjà citées, sur les fermes du Grand et du Petit Châtenay, de la Grande et de la Petite Roussière, de la Bouteboire, de la Nicollière, de la Fumoire, du Temple Merlet. Les quartz que l'on rencontre sur place sont le plus souvent blancs et peu intéressants d'apparence ; tous cependant, après broyage, montrent plus ou moins de mispickel,et ce mispickel est nettement aurifère 'do H à 10 grammes d'or à la tonne de mispickel); deux des échantillons que nous avons recueillis ont montré aussi un peu de galène. (♦> Annales des mines, 1911, p. 447 à 452.

BULLETIN

21

A une trentaine de kilomètres vers l'est de ce gisement, une autre région nous a paru intéressante par les filons de quartz qui s'y laissent deviner et qui ont donné lieu aussi à quelques travaux anciens. C'est une région située non loin du massif granitique de Pouzauges (Vendée) et au sud-est des deux corncessions d'antimoine de Rochetréjoux et du Boupère : nous y avons remarqué particulièrement une zone comprise entre les châtaigneraies de la ferme de la « Daudière » et d'une part « le Caillou blanc », au sud-sud-ouest, sur la route de Chantonnay à Pouzauges, d'autre part les fermes du Grand et du Petit « Chaillou », du Grand et du Petit « Beugnon », à l'est-sud-est; plus au sud, on pourrait chercher aussi sur le territoire des fermes de « la Vrignière », de « Beauchène » et de la « Michottière ». Nous avons relevé, après notre passage sur les lieux, un renseignement plus précis sur les filons probables de cette région dans l'étude faite par Fournel en 1834-183a sur le Bocage Vendéen (*) : l'auteur signale la présence de l'antimoine sulfuré à « la Pierre-de-Crau », près de la route de Chantonnay à Pouzauges (entre « le Caillou-Blanc » et >c le Beugnon »), et au « Petit Chaillou ■>. Les filons qu'on pourrait chercher sont donc vraisemblablement des liions renfermant de la stibine et du mispickel, et qui pourraient être plus ou moins aurifères, comme ceux de La Lucette et de Rochetréjoux. Nous confirmons toutefois ici ce que nous disions, à la fin de notre note de novembre 1911, à savoir qu'aucun des gisements que nous signalons ne paraît, comme importance possible, comparable au filon ou stockwerk s'étendant de la Pouëze (Maine-etLoire) à Moisdon (Loire-Inférieure), par Angrie, Vritz, le Pin et Petit-Auverné ; et nous croyons qu'il peut être opportun de donner quelques détails sur divers points de ce dernier gisement. Nous joignons à cette note une carte d'ensemble (pl. I, fig. 1 indiquant le tracé approximatif (**) de ce stockwerk, d'après les indications de la carte géologique d'une part, d'après celles du cadastre d'autre part. Ayant constaté en effet que beaucoup de fosses, correspondant à des travaux anciens, avaient été comblées en raison de l'extension de la culture dans le pays, nous avons (") Etude des giles houillers et métallifères du Bocage vendéen, par Henri FOUHMEL , p. 61. (**) Le tracé de la carte géologique n'est qu'approximatif, car il ne figure pas un certain nombre de décrochements transversaux, décrochements dont nous donnons plus loin un exemple.