Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 262]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

520

521

REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

ailettes ne laissait qu'une minime section effective; mais, en outre, la tension des ressorts qui les chargeait était laissée à la merci de la moindre négligence, car il suffisait, pour augmenter la tension du ressort ou même pour caler complètement la soupape, de visser à fond le chapeau qui la surmontait. Il est vrai que, en principe, ce chapeau portait une vis de pression latérale, destinée à l'immobiliser dans la position correspondant à la tension convenable ; mais cette vis manquait souvent. En tout cas, rien n'était plus facile que de la desserrer si l'on croyait devoir augmenter la tension du ressort, opération à laquelle on devait être d'autant plus volontiers conduit, que le fonctionnement de la soupape entraînait une déperdition de vapeur d'alcool. Ces soupapes étaient en effet placées, non pas, comme il eût paru rationnel de le faire, sur les conduites adductrices de la vapeur d'eau, entre la chaudière et les récipients, mais bien à la partie supérieure de ceux-ci, soit sur le couvercle même, soit sur une tubulure latérale au voisinage du couvercle. Or, les matières traitées étant des marcs, parfois mélangés de fruits, chargés sur des claies métalliques; les conduits de soupapes ainsi placées avaient toute chance de s'obstruer par l'accumulation des particules solides contre les crépines qui étaient censées en défendre l'entrée. En fait, il est arrivé que l'enquête faite après l'accident montrait que la soupape était tout à la fois calée et bouchée. Quant à la conduite par laquelle les vapeurs d'un récipient doivent trouver issue vers le récipient suivant, elle est fortement sujette à se trouver accidentellement fermée, soit par une fausse manœuvre de robinet, soit par l'accumulation du marc de raisin ou des noyaux de prunes contre sa crépine d'amont. L'un et l'autre cas se sont

résistance d'une couronne de fonte, de section généralement médiocre, soumise à des efforts de flexion; que l'on tienne compte des causes spéciales d'accident, afférentes à l'assujettissement par boulons à charnière, surtout alors que ces boulons ne sont qu'en petit nombre, souvent quatre seulement, ce qui est en tout état de cause insuffisant; enfin, que l'on imagine, brochant sur le tout, les interventions de l'ouvrier, tenté, si le joint fuit, de le resserrer pendant le fonctionnement de l'appareil: on voit quelle est la physionomie de cette série d'accidents. Fausse manœuvre. — Distillerie. — La statistique met encore au passif des obturateurs assemblés par boulons à charnière un accident mortel survenu dans une distillerie de Seclin (Nord) le 10 septembre 1907 ; mais celui-ci a été essentiellement le résultat d'une fausse manœuvre. L'appareil était un récipient cuiseur de grains, timbré à 5 kilogrammes et faisant partie d'une batterie de quatre appareils semblables. Il portait sur son fond supérieur un tampon de chargement de 25 centimètres de diamètre assujetti par quatre boulons à charnière, nombre insuffisant en tout état de cause. D'ordinaire, après chaque cuisson, le contenu du récipient est immédiatement vidé par les soins d'un ouvrier dont le poste est au niveau de la partie inférieure de l'appareil; après quoi un autre ouvrier, placé à un étage supérieur, ouvre le tampon de chargement et procède à l'introduction d'une nouvelle charge. Par suite d'un incident de fabrication, la vidange n'eut pas lieu; l'ouvrier de l'étage la crut faite; il dévissa et rabattit sans incident l'un des quatre boulons ; mais, quand il eut commencé à en dévisser un deuxième, le contenu de l'appareil s'échappa en nappe, le brûlant d'une manière telle que, transporté à l'hôpital, il expira quelques heures plus tard.

produits. Que l'on ajoute à cela la constitution défectueuse des couvercles, dont la rigidité dépend entièrement de la