Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 238]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

472

EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

ainsi que la température ; les poussières sont mises en suspension. Démontrons d'abord qu'il s'agit bien d'une onde de choc. Le simple aspect des diagrammes des enregistreurs l'indique ; si l'enregistreur n'est pas trop loin de l'explosif, et s'il est relié à la galerie par un tube court (*), le passage de la pression initiale à la pression finale se fait par une série de vibrations d'amplitude symétriquement décroissante (fig. 44), indiquant que dès la première vibration, c'est-à-dire dès le premier tiers de centième de seconde, la pression réellement atteinte est voisine de la pres— sion finale ; les vibrations sont celles de la membrane. Plus près de l'explosif, la durée penCL Pi G . 44. dant laquelle la membrane vibre est plus longue et le tracé présente quelques incohérences, attestant que l'onde de choc n'est pas encore régularisée et que la discontinuité initiale est immédiatement suivie d'autres discontinuités partielles qui n'ont pas encore rejoint le front ; mais la discontinuité première n'en est pas moins très apparente. Ces indications sont confirmées par l'étude des vitesses de propagation. S'il s'agissait d'une onde ordinaire, la vitesse de propagation de la première onde élémentaire dont elle serait composée, caractérisée par le point a de la figure ci-dessus, serait celle du son, soit 331 mètres par (*) Dans les essais de la quatrième série, la liaison du manomètre de la galerie se faisait au moyen d'un tube de 80 centimètres de longueur ; dans ce cas l'onde de choc donne quelques réflexions successives contre la membrane de l'appareil et à l'orifice du tube débouchant dans la galerie ; il en résulte quelques irrégularités d'inscription, dont la période correspond à la longueur du tube ; ces oscillations, bien qu'atténuées par l'élargissement du tube au voisinase de la membrane, n'en sont pas moins apparentes sur les diagrammes et altèrent légèrement la symétrie dont nous parlons ici. Depuis cette époque, on ne se sert plus que de tubes de liaison très courts.

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

473

seconde pour l'air normal, et tout au plus 350 mètres par seconde pour les jours les plus chauds, les plus humides, avec la plus basse pression barométrique, à l'altitude de la Station d'essais. Or, dans nos conditions de tir, nous mesurons toujours des vitesses supérieures et atteignant parfois ou dépassant même quelque peu 400 mètres par seconde ; il s'agit donc bien d'ondes de choc. La vitesse de propagation de l'onde de choc est donnée par la formule : U

/

= ÏW"o \/l + v

= -f o

d'où P 0 et V 0 sont la pression absolue et le volume spécifique de l'air à l'état initial et où p mesure l'accroissement de pression amené par le passage de l'onde. Les lectures thermométriques, hygrométriques et barométriques permettent de calculer P 0 et V 0 ; la variation de pression p se lit sur les diagrammes d'enregistreur avec plus ou moins de précision suivant que le régime de l'onde de choc s'est plus ou moins bien régularisé ; enfin les sondes et papillons, envoyant des signaux au chronographe, donnent la mesure de, la vitesse moyenne de propagation entre différents points de la galerie. On observe qu'au degré de précision des mesures, il y a concordance entre les valeurs calculées et mesurées de la vitesse de propagations On peut le constater approximativement presque à chaque essai; car il est de règle de relier le chronographe à une sonde de pression ou à un papillon placé à hauteur de chaque enregistreur de pression Carpentier ; ces papillons ou sondes envoient un signal au moment du passage de l'onde de choc ; l'intervalle de temps qui sépare ce signal de celui de la détonation initiale donne la vitesse moyenne de propagation de l'onde de choc de l'origine jusqu'au point considéré; cette vitesse est toujours supérieure à la vitesse théorique du son S =

PQV

0

que