Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 237]

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

est la première étape que doit nécessairement franchir celui qui désire se rendre maître de ce phénomène. D'autre part, les lois théoriques que nous avons établies reposent sur quelques hypothèses simplificatrices ; nous vérifierons dans quelles mesures certaines d'entre elles sont justifiées. D'autres lois comportent des coefficients; nous verrons comment on peut chercher à les déterminer. Certains dispositifs expérimentaux nous permettront de mesurer des quantités utiles à connaître et échappant aux mesures directes, notamment la température des gaz brûlés, la vitesse des tranches d'air ou de gaz brûlés. Grâce à ces connaissances nouvelles et à la meilleure compréhension que nous aurons acquise, nous rechercherons comment on pourra ultérieurement aborder la seconde et la plus importante partie du problème, la prévision des effets ; nous étudierons comme doivent jouer les divers dispositifs proposés pour l'arrêt des explosions; surtout, nous nous efforcerons de dégager les lois élémentaires, ces lois de combustion qui sont la cause première des effets multiples dont l'ensemble constitue l'explosion. La connaissance exacte de ces lois élémentaires permettrait de faire de la généralisation ; étant parvenu à remonter la chaîne des effets et des causes jusqu'aux causes premières, on aurait les moyens de déduire inversement les effets des causes, non plus seulement dans le cas particulier de la galerie d'essais, mais dans tel cas plus ou moins complexe qu'il plairait d'imaginer, selon les dispositions réelles de la mine. Alors l'expérience ne serait plus un essai empirique, mais la vérification d'une loi; le résultat ne serait plus considéré comme un simple fait dont la réalisation n'est démontrée que pour les conditions strictement particulières de l'essai, il ne serait plus une simple indication dont la valeur demeure incertaine dès que les conditions sont modifiées ; ce serait,

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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chaque fois, une nouvelle mesure des coefficients de lois connues, confirmant et précisant les déductions que l'on pourrait légitimement tirer, quelles que soient les données du problème. Dans cet ordre d'idées, nous ne ferons guère qu'indiquer la marche à suivre ; nous n'avons pas encore à notre disposition suffisamment de mesures pour nous permettre d'aller beaucoup plus loin. Les essais que nous allons analyser sont en principe des essais de la quatrième série, et nous étudierons les différents types d'explosions réalisées dans cette série ; mais nous y joindrons pour plus de précision des résultats des séries suivantes encore en cours. Nous commencerons par quelques généralités qui montreront comment la théorie s'applique aux expériences et peut être vérifiée par elles; puis nous analyserons, avec quelques détails, six diagrammes d'essais de la quatrième série. PHASE INITIALE DES EXPLOSIONS.

Onde de choc de la détonation initiale. — Nous envisagerons le cas, habituel dans nos essais, où le coup de poussières est provoqué par la détonation d'un explosif. Le déplacement des masses d'air qui avoisinent l'explosif est assez brusque, leur accélération est assez grande pour que l'onde condensée qui prend naissance soit immédiatement une onde de choc. Le passage de cette onde de choc aux différents points de la -galerie est la première manifestation de l'explosion ; auparavant, dans les conditions habituelles de l'essai, l'atmosphère est calme, la pression est celle de l'atmosphère extérieure ; les poussières sont en repos sur le sol de la galerie. Par l'effet du passage de l'onde de choc, l'air de j a galerie se met ^n mouvement ; la pression s'élève,