Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 172]

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

ont pu donner à l'orifice des effets de pression plus sensibles ; car la zone initiale était assez longue pour que la pression s'élevât déjà assez haut avant la zone d'arrosage, et celle-ci n'était pas assez étendue pour que la pression eût le temps de retomber aussi bas que dans les essais précédents. Mais la chute de pression, par le fait de l'arrosage, s'est manifestée notamment dans l'essai 396 où l'on aenregistré3 ks ,100àl65 mètres de l'origine et l kK , 630 à 205 mètres. Le gisement employé pour cet essai, formé de poussières ayant passé une heure au pulvérisateur, à notre dose normale de 450 grammes par mètre cube, et avec fond d'une assez bonne étanchéité, était de nature, sans l'arrosage des 100 derniers mètres, à produire des effets destructeurs considérables. En résumé, l'arrosage, lorsqu'il est pratiqué à un taux convenable, est susceptible de donner de sérieuses garanties de sécurité. On a déjà vu dans la troisième série d'essais que, ^pratiqué à l'entour d'un trou de mine, il diminue considérablement la probabilité qu'un coup de mine débourrant enflamme les poussières. Nous voyons maintenant que, sans aller jusqu'à l'arrosage général de toutes les galeries de la mine, il n'est peut-être pas impossible d'isoler les quartiers les uns des autres par la création de zones d'arrêt. L'influence modératrice d'une zone arrosée de longueur limitée est incontestable. Son efficacité quand il s'agit non pas seulement d'atténuer, mais de couper une explosion, dépend de diverses circonstances, et notant ment de l'importance de l'explosion initiale et de la longueur de la zone d'arrêt. Une longueur de 100 mètres a été parfois proposée ; avec un fort arrosage, cette longueur paraît donner de bonnes garanties pour une explosion initiale se développant sur 75 mètres, probablement même sur 120 mètres de gisement favorable ; mais il semble déjaque pour une explosion initiale de 120 mètres

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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on approche de la limite, et il devient dès lors peu probable qu'une zone arrosée de 100 mètres suffise à arrêter une explosion qu'on aurait laissée se développer dans un quartier de mine ou dans une longue galerie. Il faudrait alors augmenter la longueur de la zone d'arrêt, sinon l'intensité de l'arrosage. Le taux d'arrosage que nous avons pratiqué est déjà assez élevé, et c'est peut-être de ce côté que réside la principale difficulté pratique, car il ne faut pas oublier que nous avons toujours tiré environ une ou deux heures après l'arrosage, sans que, pendant cet intervalle, la galerie ait été parcourue par aucun courant d'air. Un état d'humidité analogue devrait être, dans la pratique, réalisé à tout moment, même aux instants qui précèdent le renouvellement de l'arrosage. La réalisation de cette condition sera certainement malaisée, en dehors des procédés d'arrosage continu, dans les galeries parcourues par un fort courant d'air. Maintenant il est juste d'ajouter que nos explosions initiales ont été réalisées dans des conditions assez dures, avec des poussières plus fines, plus pures et plus exactement dosées qu'on n'en rencontrera d'habitude dans les galeries de mine ; nous avons la conviction que les zones d'arrosage donneraient de meilleurs résultats si, d'une manière générale, les gisements poussiéreux étaient moins favorables à la propagation, spécialement en raison des schistes qui y sont habituellement mélangés ; les zones d'arrêt, en diminuant notablement l'aptitude du gisement poussiéreux à la propagation, produisent leur effet d'autant plus facilement que ce gisement est, d'une manière générale, plus voisin de la limite d'aptitude à la propagation. En définitive, il résulte des essais que l'arrosage des galeries poussiéreuses, même limité à une zone d'arrêt, peut avoir quelque efficacité et réussir, au moins dans certains cas, à circonscrire le développement d'une explo-