Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 173]

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EXPÉRIENCES

SUR LES

POUSSIÈRES

DE

HOUILLE

sion; l'échelle des essais est encore insuffisante pour que l'on puisse dire quelle longueur de zone conviendrait dans les différents cas susceptibles de se présenter dans la pratique; la longueur de 100 mètres, parfois proposée, serait vraisemblablement trop faible dans la plupart des cas. Quant à l'intensité de l'arrosage, elle doit être telle que, malgré l'évaporation, il y ait à tout instant au moins 4 fois autant d'eau que de poussières. A un taux moins élevé et sans doute plus facile à réaliser, l'arrosage conserverait probablement le même degré d'efficacité si la longueur des zones était allongée en conséquence ; toutefois les essais n'ont pas encore apporté de précisions sur ce point particulier.

ZONES

DE POUSSIÈRES SCHISTEUSES ET ZONES DE POUSSIÈRES CHARBONNEUSES

SCHISTIFIEES

(fig. 21 à 25).

Avec les zones de poussières schisteuses, nous abordons l'importante question de la schistification, comme moyen d'arrêt des coups de poussières. On se rappelle que, d'après les constatations faites à la suite de la catastrophe de Courrières, le Conseil général des Mines avait relevé l'immunité contre la propagation des flammes qu'avaient présentée les galeries en « couches minces », ce qui semblait pouvoir être attribué, d'après le Conseil, à un dépôt de poussières schisteuses provenant vraisemblablement du « coupage » ou « sautage » du mur. Le Conseil estimait donc que « la schistification » des poussières ou leur mélange à toute autre matière inerte pourrait constituer peut-être un moyen pratique de parer au risque de leur inflammation et qu'avant de prescrire toute mesure administrative sur ce sujet, il y aurait intérêt à inviter la Commission du grisou à procéder à des études à ce point de vue. L'étude de la schistification se trouva donc ainsi posée.

ET

SUR

LES

MOYENS

DE

COMBATTRE

LEURS

DANGERS

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comme l'une des plus importantes qu'eût à étudier la Station d'essais de Liévin. Nous rappelons que nous avons commencé nos recherches expérimentales sur cette question dès l'été de 1907, que nous avons abouti à ce résultat, confirmé par les essais ultérieurs, que l'addition des schistes, même à des taux relativement faibles, diminuait d'une manière très sensible la vitesse de propagation de la flamme, mais qu'il faudrait vraisemblablement atteindre des taux de schistification élevés pour empêcher le nuage d'être inflammable. Les essais de 1908 furent le corollaire de la première de ces deux propositions. Dès la proportion de 40 p. 100 de schistes, un gisement poussiéreux devint impropre, dans les conditions de ces essais, à donner naissance à un coup de poussières généralisé, parce que la combustion, pendant la période initiale, n'était pas assez vive. Ainsi fut résolu l'un des points que soulevait la question posée par le Conseil général des Mines. On acquit le moyen d'empêcher, par la schistification, un coup de poussières de prendre naissance sous l'influence des causes initiales les plus communes. Le deuxième point, qui nous restait à traiter, était de rechercher si la schistification était capable d'arrêter une explosion déjà bien amorcée. Ce côté de la question fut le premier qu'aborda en 1908 la Commission d'expériences anglaise, et celle-ci nous avait permis d'assister à cette époque à des essais d'un grand intérêt théorique, réalisant l'arrêt du coup de poussières par un gisement formé de poussières schisteuses dépourvues de toutes matières combustibles. Quoique cette formule d'expérimentation, sur laquelle la Commission anglaise fondait alors les plus grandes espérances, au point de passer sans plus attendre a la réalisation, au fond de la mine, de zones d'isolement de 200 mètres de schistification, ne nous parût pas très bien correspondre aux conditions de la pratique, où il est impossible d'éviter le mélange d'une certaine proportion de