Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 47]

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NOTE SDR LES CHEMINS DE FER CHINOIS

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NOTE SUR LES CHEMINS DE FER CHINOIS

les négociations. Le syndicat avait surtout des vues minières, et le Shansi était le lieu de ses convoitises. Après de nombreux pourparlers, le « Shansi Bureau of Trade », autorisé parle Gouvernement central, signait, le 21 mai 1898, une convention avec le Peking Syndicate, qui obtenait pour soixante ans le droit exclusif d'exploiter des mines de charbon et de fer ainsi que des gisements pétrolifères dans un certain nombre de districts de la province. Un mois plus tard, une convention semblable était signée avec le Honan et les droits du syndicat étaient étendus à toute la partie de la province située au Nord du fleuve Jaune. Le capital du syndicat fut alors porté à 37 millions de francs et, l'année suivante, une expédition était organisée pour reconnaître la position, et l'étendue des gisements concédés et étudier en même temps le moyen de relier par chemin de fer les principaux centres miniers aux grandes voies navigables. On agissait ainsi en vertu de la clause 17 de la convention dont voici la teneur : « Dans tous les cas où il sera nécessaire pour l'exploitation d'une mine de faire des routes, établir des ponts, creuser ou approfondir des rivières ou des canaux, construire un embranchement ferré pour rejoindre une grande ligne ou une voie navigable afin de faciliter le transport du charbon, fer et autres produits minéraux de la province du Shansi, le syndicat est autorisé, en prévenant le^ Gouvernement, à exécuter tous ces travaux par ses propres moyens, sans qu'il puisse réclamer aucun secours pécuniaire de la Chine. » Cette clause fut interprétée comme donnant le droit de construire une voie ferrée non seulement jusqu'au port le plus voisin du réseau duYang-tsé, mais bien jusqu'au Yang-tsé lui-même. Par suite, l'expédition poussa ses études à travers le Honan méridional, d'abord jusqu'à Siang-Yang-fou, sur le Han, affluent de gauche du Ya.ng-

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tsé ; mais, trouvant que le tirant d'eau était insuffisant, on étudia une ligne aboutissant à Pukow, sur la rive gauche du Yang-tsé, vis-à-vis de Nanking. A la même époque était entreprise l'étude d'une ligne allant de Taokow, dans le Nord-Est du Honan, tête de navigation sur le Wei, à Tséchowfou, centre d'un des plus riches gisements de la concession. De tous ces proj ets un seul reçut l'approbation immédiate des directeurs ; on décida de commencer la construction du tronçon de Tzéchow à Taokow, et des ingénieurs de chemin de fer et de mine furent envoyés sur les lieux ; ils étaient à peine arrivés que l'insurrection des Boxeurs les obligea à abandonner leur mission. Il s'ensuivit une interruption de deux ans. En 1902, les travaux du chemin de fer furent commencés et une installation de mine fut faite à Jameisson, dans le gisement de Ching-huaï (Honan septentrional) ; on décida d'y pousser les travaux avant de commencer ceux de Tzéchow-fou, dans le Shansi, et par suite le projet de chemin de fer fut modifié, les exigences du moment ne réclamant une. ligne que jusqu'à Pashan, à 56 kilomètres du terminus initial, au centre du bassin de Ching-huaï. Le tronçon de 145 kilomètres Pashan-Taokow fut terminé en 1905, le coût étant d'environ 110.000 fr. le kilomètre. C'est avant tout un chemin de fer minier qui est relié au Pékin-Hankow à Sing-Siang-hsien et qui atteint la rivière Wei navigable. Mais la construction de cette ligne et les travaux de mine de la région avaient immobilisé tout le capital du syndicat, et toute autre entreprise devait être ajournée ; aussi le syndicat se décida-t-il à rétrocéder son chemin de fer au Gouvernement chinois, qui en manifestait le désir. En juin 1905, un contrat de rachat fut signé : Le Gouvernement contractait un emprunt de 17.500.000 francs remboursable en trente ans à partir de 1916, les obligations rapportant 5 p. 100, et le syndicat se réservant 20 p. 100

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