Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 22]

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EXPÉRIENCES SUR LES DÉPÔTS DE POUSSIÈRES

On voit que, en négligeant les écarts de quelques p. 100 dus à l'incertitude inévitable des prises d'essai, la proportion des matières stériles diminue très lentement. 2° Composition des dépôts. — a) Degré de finesse. — Il est impossible de formuler des règles absolues. On peut cependant obtenir des résultats d'une certaine généralité, en éliminant toutes les circonstances particulières, telles que charge exceptionnelle des terrains, présence de vieux travaux sur les parois des galeries, etc.. La proportion de poussières fines traversant le tamis n° 200 est plus élevée dans les retours d'air, au voisinage des chantiers, qu'en tout autre point (10 à 25 p. 100 du poids total) ; elle est du même ordre de grandeur dans les parties supérieures (*) des retours et dans la plupart des galeries de transport par chevaux (5 à 12 p. 100); elle est en général très faible dans les voies de roulage à bras et les voies de herchage (3 à 5 p. 100). Par contre, c'est dans les galeries de transport qu'on rencontre la plus forte proportion de grains traversant le tamis de 2 millimètres et arrêtés par le tamis n° 200 (30 à 40 p. 100)(**). Dans les chantiers d'abatage, le degré de finesse dépend uniquement de la dureté et de la nature de la veine. Nous rappelons à ce sujet que, dans nos travaux l'abatage se fait exclusivement au pic. b) Teneur en cendres et en eau. — Dans les retours d'air, au voisinage des chantiers, les poussières sont très riches en charbon ; la teneur en cendres, toutefois, ne tombe pas au-dessous de 20 p. 100. Dans les parties supérieures des retours, elle dépasse en général 50 p. 100, (*) Par parties supérieures, on entend les parties des retours éloignées des chantiers ; par parties inférieures, les parties proches des chantiers. (**) La détermination du degré de finesse a porté sur la totalité des dépôts et non sur les grains charbonneux seuls.

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et ainsi que nous l'avons déjà dit, la même règle s'applique à la généralité des galeries de transport par chevaux. Dans les chantiers, la teneur en cendres est très faible ; dans les veines minces, elle est augmentée par suite de l'importance relative des travaux en stérile ; mais le manque d'uniformité dans la composition des dépôts ne permet pas de déduire, de cette circonstance, une conclusion générale sur la sécurité relative des chantiers en veine mince (*). La teneur en eau déterminée par dessiccation à 100° est très faible, sauf circonstance spéciale, et oscille aux environs de 2 p. 100. NEUTRALISATION DES DÉPÔTS.

Nous avons vu que le risque d'inflammation n'existe en général que dans les chantiers et dans les parties inférieures des retours. Les quatrième et cinquième conditions du risque très faible indiquent deux moyens de neutralisation des poussières : l'arrosage et l'adjonction de matières inertes. 1° Arrosage. — L'arrosage permanent au chantier n'est pas réalisable pratiquement, à cause des inconvénients 'de tout ordre fréquemment signalés. Une telle pratique soulèverait, du reste, les protestations les plus vives de la part du personnel ouvrier. On peut se proposer d'arrêter les poussières à la sortie, des chantiers, de façon à éviter la formation des dépôts dans les retours, à l'aide de pulvérisateurs convenable(*) A ce point de vue, il peut être intéressant de rapprocher les analyses de poussières des retours d'Edouard et de Dusouich, données cidessus (p. 3 ;-33). La veine Edouard a un mur formé de schistes charbonneux. La veine Dusouich a, au contraire, un mur de schistes durs que l'on entaille au pic. Dans le retour de cette dernière veine, la teneur en cendres est plus élevée.