Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 28]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

48

EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

action. Par un trou ménagé dans la cloison B, on fait déboucher pendant quelques instants un fort jet d'air comprimé dirigé sur le tas de poussières. Toute la poussière déposée est projetée dans le courant d'air. Cette opération est assez rapide pour qu'il n'y corresponde pas de fuites appréciables par les mauvais joints. Le tir a lieu aussitôt après. L'inflammation fut réalisée, comme précédemment, par la détonation, au moyen d'une amorce électrique, d'une charge d'explosif placée sans bourrage dans l'âme d'un canon en fer, profonde de 0 m ,16 sur 0 m ,04 de diamètre. Le canon est monté sur truc et recule de quelques centimètres à chaque coup. Il est remis en place après chargement. Les essais de la première série avaient montré que l'on obtenait des inflammations un peu plus aisées ou un peu plus vives lorsque le canon était devant l'orifice A que lorsqu'on le plaçait devant l'orifice B. Cette différence d'effets tenait vraisemblablement à l'influence du sens du courant d'air. On aurait pu penser aussi que les poussières étant versées par une trémie située à mi-distance entre les orifices B et A, le courant d'air venait accumuler vers ce dernier orifice et devant le canon quelque excédent de poussières échappant à la mise en suspension.. A la vérité, nous n'avons rien observé de semblable, mais cette objection pouvait prendre plus de force avec les forts dosages que nous nous proposions d'emploj^er, et c'est pourquoi nous avons décidé, pour cette nouvelle série, de placer le canon devant l'orifice B, où nous avions acquis la certitude que le jet d'air comprimé ne laissait plus subsister aucun amas de poussières accumulées et où aucune cause spéciale ne pouvait donner à la densité du nuage une valeur supérieure à la moyenne réalisée dans l'ensemble de l'appareil. Enfin le nettoyage fut amélioré ; un ouvrier parcourt

ET SDR LES MOYENS DE COMBATTRE LEDBS DANGERS

49

les buses en soufflant soigneusement tout ce qui peut subsister de poussières, au moyen d'une tuyère à air comprimé. L'observation du progrès de la flamme fut facilitée par les mêmes cinq hublots que dans la première série d'essais : mais, en outre, des observateurs furent placés en vue des orifices C et D et notèrent si la flamme apparaissait à ces orifices ou s'en échappait sur une plus ou moins grande longueur. Dans les tableaux ci-dessous une colonne indique la longueur parcourue par la flamme à partir du canon. Dans le cas où la flamme n'est pas allée jusqu'à l'orifice A, la longueur portée est la moyenne des distances au canon de la dernière fenêtre où elle a été vue et de la première fenêtre où elle n'a pas été vue. Dans le cas où la flamme a dépassé l'orifice A, la longueur indiquée est la somme de celle du tube, soit 7 m ,65 , et de celle dont la flamme a dépassé l'orifice. Trois autres colonnes donnent d'ailleurs les longueurs de flamme observées au delà des trois orifices autres que celui du canon. Les poussières de houille employées ont été fabriquées au moyen de charbon des mines de Liévin tenant de 3 ii 5 p. 100 de cendres et de 29 à 30 p. 100 de matières volatiles. Le charbon a d'abord été réduit en grains dans un broyeur à boulets, puis en poussière par un passage d'une durée suffisante dans un pulvérisateur Alsing, de manière que le refus au tamis n° 200 ne soit plus guère que de 5 p. 100. On s'est également servi de schistes de fosse, peu charbonneux, et qui ont été pulvérisés exactement dans les mêmes conditions. Les mélanges de poussières schisteuses et charbonneuses ont été rendus très homogènes par un passage d'une durée suffisante dans le pulvérisateur. Cette seconde série comporte deux sortes d'essais. Les Tome XVIII, 1910.

4