Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 13]

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NOTICE

SCR L'EXPLOITATION

HISTORIQUE

vait imprimer à l'affaire une direction un peu décousue, j Un des points curieux de la constitution de la société est l'attribution de 2 sols, ou parts, au sieur Henry Canuj| ■ qui prétendait avoir trouvé un secret pour convertir l'alquifoux en plomb. Pour contrôlerla valeur du prétendu! secret, on procéda, le 24 décembrel730, à une expérience solennelle dans le jardin de l'abbaye de Saint-Melaine, à Rennes, en présence du duc d'Estrées, commandant en chef dans la province de Bretagne. On traita 112 livres! déminerai de Pontpéan dans un fourneau construit spé-j cialement à cet effet par le sieur Canu, et on obtint; 54 livres de plomb, soit un peu plus de 48 p. 100 de ■ teneur initiale. Ce procédé de vérification de la valeur! d'un apport industriel n'était pas très concluant; il ne : semble pas, d'ailleurs, avoir donné pleine satisfaction aux 1 associés du sieur Canu, car celui-ci ne tarda pas à se retirer de la société, sans qu'on puisse savoir s'il le fit en conservant ses actions d'apport. Sur ces entrefaites, la concession fut confirmée par un arrêt du Conseil, en date du 22 mai 1731, revêtu de Î lettres patentes. La société n'avait pas attendu l'accomplissement de cette formalité pour ouvrir sur l'affleure-; ment du gîte une vaste excavation à ciel ouvert, au fond de laquelle ont subsisté longtemps les deux puits dits dé:j Bicêtre et du Chapelet. Une description de ces travaux nous a été conservée1 dans le rapport de M. de Blumenstein, qui, chargé par lf contrôleur général des finances de lui rendre compte def l'état de l'exploitation de Pontpéan, avait visité celle-ci 10 février 1731. D'après le texte de son procès-verbâf daté du 18 février de la même année (Archives d'Ille-etVilaine, fonds de l'Intendance de Bretagne), on avait exécuté « au lieu situé près le Pontpéan, nommé le Paty du Bois, arrosé d'un côté de la petite rivière de Seiche.^ une ouverture de terre de 27 pieds de profondeur, d'en-

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DES

MINES

DE

PONTPEAN

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viron 32 toises de longueur et 16 toises de largeur ». Dans cette excavation, on voyait « quatre veines de mine de plomb, desquelles sortent trois autres qui se divisent et se perdent dans une terre grâce (sic) et argileuse ». La veine la plus importante était celle du toit qui « s'épaississait en couche ». La fouille était distante de 20 toises du bord de la rivière; sa partie la plus profonde était à Stoises au-dessous de celle-ci. L'extraction avait été, jusqu'à cette date, de 1.500 quintaux de minerai propre à être fondu. Dans son procès-verbal de visite, Blumenstein insistait tout particulièrement sur les inconvénients qu'il y avait, au point de vue de l'abondance de la venue d'eau, à exploiter aussi près de la Seiche ; il insistait en même temps sur les avantages qu'il y aurait, "à ce même point de vue, à transporter les recherches au Sud. Là on trouverait, disait-il , des différences de niveau considérables qui permettraient d'ouvrir des galeries d'écoulement et de se débarrasser tout naturellement des eaux. Il est incontestable que les hauteurs de Laillé, dominant de 80 mètres environ le fond de la vallée, auraient offert, pour le développement des travaux, des facilités que l'on ne pouvait avoir dans la plaine basse située au voisinage delà Seiche. Mais il n'existe aucun affleurement connu dans cette direction ; aujourd'hui encore, après plus d'un siècle de travaux souterrains et de recherches à la surface, on n'est pas encore fixé sur le point de savoir si le filon se prolonge jusqu'au plateau de Laillé; le conseil donné par Blumenstein était donc plus spécieux que pratique. H convient d'ajouter que l'exploitation, par grandes découvertures, d'affleurements présentant une allure ramifiée a été autrefois de pratique constante. Il faut y chercher 1 origine d'une partie au moins de ces entonnoirs (pingen) qui jalonnent fréquemment les affleurements des faisceaux