Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 9]

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NOTICE HISTORIQUE

sections dont les parties correspondantes ont subi, l'unepar rapport à l'autre, un déplacement important. La détermination du sens et de la valeur de ce déplacement n'aurait rien d'impossible en principe ; elle n'a pu être effectuée exactement, faute d'une précision suffisante dans les tracés de l'intersection soit de la diorite, soit des diverses colonnes métallifères, avec la surface de glissement. Au-dessus du fond du bassin tertiaire, c'està-dire dans toute l'étendue des travaux exécutés au xvm c siècle, la minéralisation ne pouvait exister qu'au mur de la faille, c'est-à-dire à l'Ouest de celle-ci. L'exploitation s'est dirigée plus tard vers le Sud, en s'enfonçant progressivement de manière à suivre le plongeaient lent des colonnes métallifères. Elle a traversé d'abord une zone relativement peu étendue où la minéralisation se présentait à la fois au toit et au mur, puis, les colonnes métallifères du mur ont disparu et, dans les zones profondes de la mine, au Sud du puits de la République, c'est seulement au toit de la glaise bleue que se rencontre le minerai. La constitution du gite de Pontpéan, telle que nousvenons de l'exposer, explique le peu de solidité de son remplissage et les difficultés spéciales de son exploitation. La minéralisation y est répartie sur une zone assez large, désagrégée par les mouvements successifs de la fracture initiale ; le soutènement des vides ouverts par les travaux d'exploitation est d'autant plus difficile qu'une venue d'eau relativement importante contribue à désagréger le terrain. Ces difficultés, déjà sérieuses par elles-mêmes, étaient aggravées, dans les zones supérieures du gite, par le voisinage immédiat des argiles sableuses du terrain tertiaire, voisinage dont nous avons signalé les inconvénients. Ces circonstances spéciales justifient le système du

SUR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPÉAN

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traçage au mur, qui s'est développé à Pontpéan pendant la dernière période de l'ancienne exploitation et est resté en vigueur pendant toute la période moderne. Les tentatives de traçage dans le gite, faites à diverses époques, n'ont fait que confirmer les avantages d'une méthode imposée par l'expérience. L'importance de la venue d'eau a toujours été une autre difficulté fondamentale de l'exploitation de la mine. Cette venue a atteint jusqu'à 7 mètres cubes par minute au mois de mars 1881, au moment d'une grande inondation de la Seiche. L'élévation de ce dernier chiffre doit, il est vrai, être attribuée en partie à des infiltrations pénétrant directement par les vieux travaux, très développés sur les affleurements du gîte. Le remblai complet de ces vieux travaux au moyen de schlamms de laverie a permis de réduire en très peu de temps le chiffre moyen de l'épuisement à 3 mètres cubes environ par minute ; ce chiffre s'était même abaissé à 2.400 litres vers 1900, mais pour se relever finalement aux environs de 5 mètres cubes, après que le 50 e Sud fut venu drainer la venue d'eau qu'on avait pu arrêter au 27", quinze ans auparavant. HISTORIQUE DE l/EXPLOITATION.

Origines de l'exploitation. — On ne possède aucune donnée précise sur l'exploitation du filon de Pontpéan, avant l'année 1729. Le gite était cependant connu antérieurement à cette date, car la baronne de Beausoleil en avait fait mention dès 1630, dans sa Restitution de Pluton, sans donner d'ailleurs aucun détail à l'appui de cette indication. Il est impossible de dire s'il avait été découvert peu auparavant ou s'il avait déjà été l'objet de quelques travaux d'exploration. Mais, si l'on admet cette dernière