Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 8]

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NOTICE HISTORIQUE

SUR L'EXPLOITATION- DES MINES DE PONTPEAN

salbandes bien caractérisées, quand l'adhérence du remplissage aux épontes était faible, tantôt à celle de veines argileuses à l'intérieur du remplissage lui-même, veines reliant en général une partie riche à une autre et servant par suite de guides au cours de l'exploration du gîte. Mais il est bien rare de rencontrer un accident de ce genre aussi étendu et aussi caractérisé que celui de Pontpéan, qui a été suivi par les travaux souterrains sur 2.500 mètres en direction et qui s'étend probablement sur . une longueur totale de 7 à 8 kilomètres. Cet accident présente en outre le caractère peu ordinaire de mettre en contact les schistes de Rennes, la diorite et le remplissage métallifère, à l'Ouest, avec le terrain tertiaire de la Chaussairie, à l'Est. Ce dernier n'est évidemment qu'un lambeau d'une formation beaucoup plus étendue, protégé contre l'érosion par l'affaissement même qui a accompagné la réouverture de l'ancienne fracture. Il semble qu'il présente son maximum de puissance à une distance de 1.700 mètres environ au Nord du puits de la Nouvelle Mine ; ce maximum correspondrait à celui du rejet en hauteur produit par la faille et aurait une valeur d'environ 300 mètres. L'importance du rejet irait en décroissant au Nord et au Sud. Au Nord, on n'a aucune donnée précise à cet égard, à cause de l'impossibilité de reconnaître les argiles et sables tertiaires de ceux de la période quaternaire ; au Sud, on rencontre bien encore, à la surface, des difficultés de même nature, mais on dispose du moins, grâce au développement des travaux souterrains, de données assez précises sur l'inclinaison du fond du bassin. Ces données permettent d'évaluer à 2 kilomètres environ la distance, comptée à partir du puits de la Nouvelle Mine, à laquelle disparait le terrain tertiaire du côté du Sud. L'existence de ce terrain au toit du filon avait été la cause de graves difficultés au début de l'exploitation ;

non seulement elle donnait lieu à une venue d'eau relativement importante, mais encore elle rendait l'entretien des galeries très coûteux et provoquait parfois des éruptions de sables boulants, qui remblayaient les galeries. Les anciens exploitants expliquaient ces phénomènes par l'existence d'un filon de sable au toit du filon métallifère ; c'est seulement en 1863 que la véritable nature de ce soi-disant filon de sable fut reconnue par L. Gruner, sur les indications fournies par l'ingénieur de la mine, Ch. Eloy. Au voisinage d*u terrain tertiaire et jusqu'à une certaine profondeur au-dessous, la trace de la faille est représentée par un remplissage argileux, de 1 à 10 centimètres d'épaisseur, composé d'une argile bleue, très tenace, renfermant des fragments anguleux du remplissage du gîte. Les anciens exploitants l'appelaient la glaise bleue ou le cuir du filon. Aux profondeurs plus grandes, cette trace est plus ondulée, plus large et moins nettement caractérisée. On trouve parfois, sur les épontes de la glaise bleue, des stries parallèles qui sont généralement peu inclinées sur l'horizon. Il y a donc eu, suivant la cassure, un glissement horizontal important et non pas simplement un mouvement de descente du toit sur le mur. La glaise bleue représente certainement la surface sur laquelle s'est produit le déplacement principal, mais elle est accompagnée de cassures parallèles, qui ont donné lieu à des mouvements d'amplitude moindre. On a constaté l'existence de pareilles cassures dans la région Sud des travaux, au cours du traçage des galeries principales, au mur du filon; c'est sans doute à un accident de même nature qu'était due l'interposition d'un placage de diorite altérée, entre la glaise bleue et le terrain tertiaire, observée autrefois au Sud du puits de l'Orme (Ann. des Mines, 9 B série, t. VIII, p. 72). La glaise bleue a divisé le remplissage du filon en deux

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