Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 193]

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montée jusqu'au sommet des treuils. Dans ce grand quartier de Marie couchant, seules les deux descenderies extrêmes ont été épargnées ; les ouvriers qui y travaillaient ont pu se réunir et survivre quelques heures. Plus loin dans la bowette Sud s'ouvrait a gauche et à droite Joséphine. A gauche, des éboulements considérables se sont produits, favorisés par de nombreux accidents locaux. L'explosion s'est arrêtée de ce côté au pied du montage qui sert de retour à 299, et ne s'est élevée qu'à peine au-dessus du niveau de 334 . A droite, les voies de Joséphine ont été également ravagées ; il ne restait guère de bois en place, pas plus dans les treuils et voies parallèles que dans la voie de fond. Dans ce réseau de galeries, qui toutes s'ouvraient à la chasse gazeuse, on trouvait des effets dynamiques assez importants, qui tous indiquaient une marche générale vers l'Ouest, c'est-à-dire vers les fronts. L'explosion n'est pas montée jusqu'à l'étage de retour; elle s'est arrêtée à peu près régulièrement à hauteur d'un accident parallèle à la direction qui passe à 100 mètres au Nord de la voie de fond. Le quartier de Sainte-Barbe Sud-Ouest , où l'on accède par le recoupage de Joséphine, a été également ravagé jusqu'à front, comme l'indiquaient les croûtes de coke et l'emplacement des cadavres des treuils de l'Ouest retrouvés à leur chantier même. Dans la descenderie de l'Est , l'explosion semble avoir pénétré moins profondément. Au delà de Sainte-Barbe et du bure montant à Cécile, le recoupage était indemne ; l'explosion est venue mourir là sans aller jusqu'aux voies de fond de Cécile et de SainteBarbe 2 e branche, à l'extrémité du recoupage-, et sans monter jusqu'au haut du bure de Cécile. H nous reste, au Sud, à suivre l'explosion dans la bowette 331 au delà de Joséphine. Elle n'a guère été bien loin de ce côté. La première voie qui se présentait à elle,

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Sainte-Barbe plateure à l'Est, a été suivie jusqu'à la communication avec le n° 3 et au montage de retour à 299, comme en témoignent les croûtes de coke ; les premières voies des descenderies du crochon ont été aussi parcourues par la flamme. Il s'est produit dans ce quartier complexe un tourbillonnement attesté par des croûtes de coke discordantes. Au delà de Sainte-Barbe plateure, les voies de SainteBarbe et de Joséphine dressants sont restées intactes, et on n'a pu relever aucune trace d'explosion. Il nous faut revenir maintenant au Nord du puits. Comme nous l'avons dit, cette région a été balayée par la seconde dérivation du courant gazeux venu du n° 3 par Joséphine 331 Sud-Est et le recoupage de Marie. Une voie peu large et accidentée (Pl. V, n" 9) a amené l'explosion à la voie de fond de Marie Nord-Est, dont la descenderie et les treuils ont été ravagés jusqu'à front ; puis l'explosion est revenue vers la bowette Nord par la voie de fond de Marie Nord-Est, avec une force considérable, comme le prouvaient des débris de portes fichés profondément dans les pierres du garnissage, et le déchiquetage du corps d'un galibot. Arrivée à la bowette, l'explosion s'est rabattue au Sud vers le puits, avec une violence énorme, arrachant et tordant une dizaine de cercles de fer qui garnissaient la bowette (Pl. V, n° 10) et les transportant en paquet à 12 ou 15 mètres an Sud, où ils furent retrouvés sous une partie maçonnée. La veine Marie, qui se tient là à quelques mètres au-dessus de la bowette, s'y abattit en formant un éboulement serrant de 8 à 10 mètres de hauteur, en même temps que l'explosion s'étendait dans la bowette vers le Nord en défonçant un train de berlines. La voie de fond d'Amé a été envahie à droite et à gauche ; mais, dans les descenderies et les treuils, la flamme n'a que peu pénétré. e Les veines suivantes, Eugénie, puis Marie 2 branche, ont