Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 192]

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LA CATASTROPHE DE COURRIERES

sion s'est arrêtée vers Cécile dressant ; les voies de fond des dressants de Sainte-Barbe et de Joséphine étaient intactes et sans trace de coke. En résumé, au Sud du n° 3, l'explosion venant du Nord a trouvé d'abord une large issue à droite par Joséphine, vers le n° 4; en raison de cette dérivation, elle perdit de sa force vers le Sud, pénétra cependant de 180 mètres environ dans Sainte-Barbe adroite, de 150 mètres dans Cécile à droite, et jusqu'à l'extrémité de Cécile et de Sainte-Barbe à gauche; mais elle n'alla pas plus loin dans la bowette, et respecta les dressants et leurs communications avec l'étage supérieur. Fosse n° 4. — C'est la communication par Joséphine que l'explosion a suivie pour passer du n° 3 au n° 4. A partir de la bowette 326 du n° 3, on rencontrait d'abord des éboulements considérables sur 300 mètres environ,

8 — Ancienne porte double dont il n'existait plus avant la catastrophe que le cadre en maçonnerie et les montants. Les montants a, b et c étaient fortement inclinés à l'Ouest. Le bois /"avait glissé de dessous la bille, vers l'Ouest. Des briques ont été projetées en g et h.

FIG

recouverts d'une couche de suie noire particulièrement épaisse. Des bois projetés, des maçonneries déportes démolies (Pl. V, n° 6, et fig. 8), des berlines défoncées donnaient des indications très nettes sur le sens de l'explosion vers l'Ouest.

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LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

Les travaux du n° 3 et du n° 4 dans Joséphine communiquaient par une voie étroite, de l m ,20 de hauteur environ et de 100 mètres de longueur, qui a peu souffert, mais où ont été relevées des traces de coke orientées à l'Ouest. Dans les travaux du n° 4, les éboulements reprenaient, localisés au pied des treuils. Une recrudescence considérable de la violence de l'explosion s'est produite au commencement du recoupage de Joséphine à Marie (Pl. V, n° 7), au pied du retour d'air de la montée des échelles où passait un volume d'air considérable. Le recoupage était entièrement éboulé et les berlines y avaient beaucoup souffert. A son extrémité, l'explosion a bifurqué en prenant à gauche la voie de fond de Marie, qui lui ouvrait l'accès de la bowette Sud 331 , et à droite une voie de Marie qui !a faisait pénétrer dans le quartier de cette veine situé au Nord du puits. Elle a pris ces deux chemins avec une extrême violence ; nous allons la suivre successivement de chaque côté. La voie de fond de Marie a beaucoup souffert ; une porte d'aérage (Pl. V, n° 8} a été projetée à l'Ouest. La descenderie à gauche a été ravagée. A droite, la porte de communication avec le bure Lefel et les barrières de ce bure ont été défoncées. L'explosion, descendue par le bure, est arrivée dans Amé 383 ; mais elle n'a pénétré dans cette veine que d'une soixantaine de mètres. Arrivée par Marie Sud-Est à la bowette Sud 331, l'explosion s'est étendue à la fois vers le puits 11 (entrée d'air), en faisant sauter les portes qui le séparaient du n" 4, et vers le Sud. De ce côté, de grands quartiers s'ouvraient à elle par la bowette. D'abord à droite se présentait la voie de fond Marie couchant. L'explosion s'est étendue presque jusqu'à son extrémité en projetant ou défonçant les portes et en eau- . sant des éboulements importants ; elle a traversé le re coupage reliant les voies de fond du Sud et du Nord et est Tome XII, 1907.

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