Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 34]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

et les gaz montant par des carneaux verticaux circulent tout autour de la cuve, dont les briques sont portées au rou*ge. La fabrication de la vis à bois se fait en trois opérations : 1° La vis est coupée et la tête refoulée. 2° La tête est rodée et fendue ; pour cela deux cylindres parallèles et solidaires tournent sur eux-mêmes et peuvent tourner de 180° autour d'un axe médian parallèle à leurs ; axes respectifs. La vis est saisie automatiquement par le premier cylindre et est rodée; l'ensemble tourne de 180°, et la tête est fendue par une petite roue horizontale, cependant que le deuxième cylindre a saisi une autre vis qui est à son tour rodée. 3° La vis est filetée ; pour cela elle tourne, un peigne à fileter se déplace devant elle et la creuse en hélice ; l'opération se fait en plusieurs fois, le peigne étant rappelé chaque fois par un ressort à boudin. Toutes ces machines constituent de véritables appareils d'horlogerie, d'une précision remarquable. Le tout est formé d'un ensemble trèscompliqué decames : la vis est saisieautomatiquement dans une cuvette par un pied-de-biche qui s'infléchit régulièrement, saisit les vis dans le plateau tournant et se redresse ; les vis descendent peu à peu, prennent la position horizontale, tombent à la place voulue, etc. Ces machines ont d'ailleurs certaines analogies avec les machines à boulons américaines. Pour la troisième opération, il existe deux sortes d'appareils, allemands et américains. Dans ces derniers, la pointe est faite par rodage; dans les premiers, c'est un ciseau fixe qui la forme; ils donnent en général une plus belle pointe. La visserie occupe une vingtaine de femmes dont le rôle se borne à surveiller les machines et à aider à la marche automatique des vis en cas de coincement ou d'arrêt.

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DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

Elle est installée depuis trois ans et a demandé une longue mise au point; elle produit maintenant d'une façon régulière. Un outilleur est chargé des réparations. Les bâtiments, tout nouveaux, sont jolis, propres, bien entretenus et prévus pour agrandissements. § 2. — LA BOULONNERIE AMÉRICAINE. LES BOULONNERIES DE BOGNY.

Les usines de Bogny sont de beaucoup les plus importantes de toutes les fabriques de boulons de la région. Fondées en 1834, c'est-à-dire depuis plus de soixante-dix ans, ces usines, qui comptent actuellement 800 ouvriers, ont débuté par quelques-uns seulement; le fondateur fut M. Joseph, qui était un simple compagnon; il créa une petite forge, utilisa la chute d'eau d'un ruisseau et établit ainsi la première fabrique de boulons; peu à peu, les commandes affluèrent, la petite « boutique » s'agrandit, et M. Joseph prit son beau-frère, M. Maré, pour associé. Ainsi fut fondée la maison Joseph et Maré. Plus tard, ces messieurs s'étant associé leurs gendres, les trois frères Gérard, la raison sociale devint la maison Joseph, Maré et Gérard, transformée ultérieurement en Société anonyme. A l'heure actuelle, les trois administrateurs sont M. A. Maré, fils du premier associé, M. H. Mialaret, ingénieur des poudres et salpêtres, et M. Albert Gérard, sénateur des Ardennes, ancien élève de l'École polytechnique. Outre les boulonneries, ces messieurs sont encore propriétaires d'une usine à fer à Flize, dans le département, des forges de l'He-du-Diable, précédemment décrites, et d'une fonderie à Braux. Les boulonneries sont installées dans une vallée que l'on désigne généralement sous le nom de « fond de Bogny ». Comme beaucoup d'usines qui ont fortement Tome XII, 1907.

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