Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 33]

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DANS LES

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

Tendeurs de chemins de fer. — La Manufacture ardennaise fabrique en grand le tendeur de chemins de fer ; cet article se rattache à la boulonnerie par le filetage et à la forge par la fabrication. A cet effet l'usine possède : 3 fours à souder à tirage forcé ; 1 pilon à double effet de 1.000 kilogrammes; 1 pilon à simple effet de 800 kilogrammes ; 2 pilons à simple effet de 500 kilogrammes ; 1 martinet à double effet de 200 kilogrammes ; 12 feux de forge ; 4 meules grès et 2 meules émeri. Fabrication du tendeur. — 1° Manilles (fig. 13) : on part d'un fer rond dont on renforce la partie médiane et aplatit les extrémités, puis on détermine exactement par un trait de poinçon les points A et B ; on fore en ces points deux trous à la per-

FIG. 13.

FIG. 14.

ceuse ; la partie médiane est alors chauffée et courbée à l'aide d'un levier L muni d'un galet G qui roule sur un autre fixe G'. 2° Ecrous (fig. 14) : on en ébauche un certain nombre à la suite les uns des autres dans une même barre de fer rond ou carré, selon les types des Compagnies. Ces ébauches sont ensuite découpées à la guillotine, puis on les étampe individuellement, tourne, fore et taraude. 3° Vis de tendeur (fig. 15) : on part d'un fer plat, on dégorge la partie \ et étire l'extrémité correspondante ; puis on perce un trou et fend l'autre extrémité

ARDENNES FRANÇAISES

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suivant 2 ; on relève 3 pour former la queue et étire celleci ; finalement on matrice l'ensemble. La queue étirée doit avoir au moins 8 centimètres ; on y soude alors le bras de levier, à l'extrémité duquel est montée une boule en fonte.

FIG.

15.

Les extrémités de la vis sont taraudées en sens inverses. Finalement il ne reste plus qu'à monter les différentes pièces, manilles, écrou et vis à levier, pour avoir le tendeur complet. - Visserie. — A coté des bâtiments de forge et de boulonnerie, la Manufacture ardennaise a installé, depuis quelques années seulement, une visserie pour la fabrication de vis à bois. A part la maison Japy, cette fabrication, comme chacun sait, est très peu répandue. La vis à bois se fabrique à froid à l'aide de fils d'acier doux. Ceux-ci, enroulés en paquets, sont d'abord décapés dans des cuves rectangulaires de 2 m ,00 X l m ,50, où on les fait séjourner du soir au matin dans un bain d'acide sulfurique et de sulfate de cuivre. Le fil est ensuite tréfilé pour lui donner la grosseur voulue (Tréfilerie, NIVOIT , §180). Le fil employé peut être tréfilé deux fois, mais pour une troisième il a besoin d'être recuit. Le recuit se fait dans deux fours accolés, formés d'une cuve à section carrée de 1 mètre de côté et profonde de l m ,50. On empile les rouleaux de fils dans cette cuve et on lute ; on brûle du coke dans un foyer sous-jacent,