Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 17]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

31

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

1° Réclamations des frappeurs. — Les frappeurs, payés depuis la grève 0 fr. 43 l'heure, demandèrent Ofr. 45. Comme ces ouvriers sont à la journée ou plutôt en régie, et qu'ils ne touchent comme surplus que ce que veulent bien leur donner leurs forgerons à la fin de chaque quinzaine, les patrons accordèrent l'augmentation demandée en donnant comme motif- que certains forgerons ne sont pas assez larges dans le boni qu'ils donnent à leurs frappeurs (*).

triels de Nouzon ; les avantages ou plutôt la sécurité qu'ils y trouvent expliquent leur refus catégorique. 2° Oui. Les patrons jugèrent ce sacrifice indispensable pour éviter un conflit qui certainement aurait dégénéré en grève. 3° Oui. Concession très peu importante de la part des industriels, puisque, pour la fonderie principale de Nouzon (Hardy-Capitaine), le nombre des ouvriers augmentés a été seulement de 7 (sur 320, tant mouler.rs qu'employés divers). 4° Les patrons refusèrent d'abord de consentir aucune augmentation. Les ouvriers s'obstinèrent et, malgré les concessions faites au point de vue du relèvement du taux, ils parurent décidés à se mettre en grève. Cette grève partielle des mouleurs risquant d'entraîner un conflit général, les patrons se réunirent à nouveau et, après de longs pourparlers avec les ouvriers, ceux-ci acceptèrent une augmentation de 0 fr. 03 par moule au-dessous de 100 moules et rien au-dessus. Depuis cette entente, les ouvriers paraissent calmés, et rien en ce moment ne fait prévoir un arrêt du travail. Après ces quelques renseignements généraux, nous allons décrire succinctement quatre des plus importants ateliers de forges des Ardennes : V e Soret et C ic , HardyCapitaine, Thomé-Genot, et les Annexes à Levrézy des Boulonneries de Bogny.

30

L'allumage et l'extinction des feux nécessitent une perte de temps susceptible d'un dédommagement. Cette question n'a été agitée que dans une seule usine; pour la résoudre, on a autorisé les frappeurs à prendre du feu sur la grille d'une des chaudières. Dans ces conditions, une ou deux minutes suffisent chaque matin pour l'allumage, et l'extinction se fait le soir en une demi- minute. La perte de temps ne s'élevant pas à plus de vingt-cinq minutes sur une période de quinze jours, on a conclu qu'il n'y avait pas lieu d'augmenter la paie en la circonstance. 2° Réclamations des mouleurs. — Les ouvriers mouleurs demandèrent tout d'abord le rétablissement des salaires de 1900. Puis ils formulèrent les réclamations suivantes : 1° Suppression des formalités d'embauchage; 2° Relèvement des salaires au taux de 1900; 3° Minimum de 0 fr. 60 l'heure pour les mouleurs adultes (au-dessus de dix-huit ans) ; 4° Augmentation du travail aux pièces: 0 fr. 10 par moule au-dessous de 50 moules ■ 0 fr. 05 par moule au-dessus de 50 moules. Réponse des patrons. — 1° Non. Les formalités d'embauchage résultent d'une entente entre tous les indus-

(*) A titre de renseignement, le boni donné de la main à la main n'est jamais inférieur à 0 fr. 30 par jour. 11 dépasse rarement 1 franc.

SOCIÉTÉ V ,e SORET ET O ie .

Historique. — Cette usine se trouve située à la Cachette, dans la vallée de la Gouttelle ; elle est desservie par le chemin de fer à voie étroite de Nouzon à Gespunsart. 11 y a un siècle environ, il y avait en cet endroit un moulin à farine actionné par la chute d'eau du ruisseau ; ce moulin fit place dans la suite à une petite forge, avec