Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 18]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

foyers primitifs et laminoir. Puis on installa un petit haut fourneau dont les traces ne sont pas disparues depuis bien longtemps. Le minerai venait de Poix et d'une minière dont on voit encore des vestiges aux environs de Neufmanil. On laminait des fers plats et on en faisait des fers « fendus » à « la fenderie », aux dimensions voulues pour les besoins locaux (clous, etc.). On se mit ensuite à fabriquer des outillages de forge, pièces diverses très simples, au moyen de marteaux actionnés par des cames mues à l'eau, dits « mackaux », qui existent d'ailleurs encore dans certains ateliers des Ardennes. Vers 1848, on forgea des enclumes, tampons de wagons et quelques outillages. Le fondateur de l'usine actuelle fut un nommé Drumeau, auquel succédèrent, de beau-père en gendre, MM. Petit, Soret et Hennecart. Les propriétaires actuels sont M m,! V ve Soret; M. Hennecart et M. Giron. C'est en 1874 que M. Soret prit l'affaire et la développa énormément en ajoutant aux articles précédents la fabrication des crics, ferrures de wagons, d'artillerie, etc. Il agrandit les usines et installa de puissants pilons, jusque. 10 tonnes de masse tombante.

servent à chauffer des chaudières de Naeyer, 5 fours à coke, enfin des presses à découper, des cisailles et des scies à chaud. V atelier de finissage comprend : 5 raboteuses ayant jusque 4 mètres de course ; 10 fraiseuses ; 6 étaux-limeurs ; 30 tours, tant parallèles qu'ordinaires; 70 perceuses ; Des machines à tailler les engrenages, les crémaillères et les pignons, des scies, des meules émeri et grès, des machines spéciales à essayer les crics, et une machine pour essais à la traction pouvant aller jusqu'à 75 tonnes. On fabrique en grand des ferrures de wagons, de locomotives, des pièces pour l'artillerie, des voies à traverses métalliques, etc. La fabrication des enclumes, qui est une spécialité de la maison, a été décrite par M. Nivoit ; nous ajouterons seulement que l'usage se répand aujourd'hui défaire les mises, non plus à l'aide de petits bouts d'acier, mais avec une feuille d'acier que l'on soude directement sur l'enclume. Il semble cependant que le premier procédé soit encore préférable. L'usine a fabriqué dans ces temps derniers une grande quantité d'essieux pour les caissons du canon Rimailho. Nous signalerons enfin la fabrication brevetée de trucks transporteurs de wagons à voie normale sur lignes à voie étroite (*).

Usines. — Actuellement, il y a environ 250 ouvriers, dont deux cinquièmes à l'atelier des forges et trois cinquièmes à l'atelier de finissage. La force motrice est fournie par une machine à vapeur Corliss de 175 chevaux et par deux roues hydrauliques, qui vont d'ailleurs être remplacées par deux turbines pouvant fournir une centaine de chevaux. 11 existe pour l'éclairage deux dynamos, l'une affectée, à l'usine et mue par la machine, l'autre spéciale à la maison d'habitation, actionnée par une petite turbine. La forge comprend 16 marteaux-pilons à vapeur de 800 kilogrammes à 10 tonnes, 8 moutons de 400 à 800 kilogrammes, 5 fours à souder, dont les flammes perdues

HARDY- CAPITAINE ET C ie .

La maison Hardy-Capitaine, fondée à Nouzon en'1852, comprend deux divisions principales : d'une part, les ate(*) Voir Bulletin teclmologique n° 5 (mai 1895) de la Société des Anciens Elèves des Ecoles d'Arts et Métiers. Tome XH, 1907.

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