Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 109]

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LES EXPÉRIENCES DE GELSENKIRCHEN-BISMARCK

Si des objets encombrent l'intérieur de l'enveloppe et surtout s'il y a des cloisons percées d'étroits orifices, cette surface augmente considérablement. Il doit enfin en être de même avec tout ce qui peut augmenter la pression initiale du gaz, comme la profondeur des travaux souterrains et la force centrifuge. On peut estimer qu'avec deux tamis au moins et sans cloisonnements trop défavorables, il suffit, en tous cas, d'offrir une surface refroidissante cumulée de 150 cm - par litre. Le tamis normal de 144 mailles au cm 2 en fils de mm 0 ,35 donne de bons résultats. Les tamis plus fins sont dangereux, parce qu'ils fondent et se déchirent facilement; trop lâches, ils deviennent inefficaces. Au point de vue du pouvoir refroidissant, l'acier, le laiton et le bronze s'équivalent. Mais le premier se rouille, le second fond trop facilement. En employant au moins double tamis, les jets de flammes qui peuvent se produire en certains points ne sont pas dangereux, lion plus que les étincelles provenant de particules de charbon. Le cambouis formé par l'huile et les poussières n'abaisse la sécurité que parce qu'en se collant aux tamis il diminue le pouvoir refroidissant et la surface d'écoulement. L'écartement des tamis peut varier sans inconvénient entre 5 et 20 mm . Les moindres défauts des tamis, et toutes les fentes, sont très dangereux. On ne peut en excepter que les fentes d'au plus 1 /2mm d'ouverture avec lèvres d'au moins 50 mm de profondeur. La perignition est d'autant plus intense que la surface de tamis est plus grande et que la ventilation, naturelle ou artificielle, est meilleure. Elle se trouve localisée du coté de l'arrivée du gaz; c'est là également qu'il se dégage le plus de chaleur.

SUR LES MOTEURS ET L'APPAREILLAGE ÉLECTRIQUES

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La perignition n'est pas dangereuse en elle-même, quand les tamis sont en plusieurs mises et disposés de manière que les flammes ne viennent pas les lécher. Cependant, si elle se prolonge trop, tout danger d'explosion n'est pas écarté, parce que les tamis travaillent trop. On doit en outre éviter que, par le fait de la perignition, des matières combustibles ne puissent tomber sur les tamis. Essais de moteurs et d'appareils sous enveloppes à tamis.

— Les premiers moteurs essayés sous enveloppes à tamis n 'ont donné lieu qu'à des insuccès. Leurs imperfections étaient dues tant à l'insuffisance de la surface offerte au refroidissement du gaz qu'à des défauts de construction qui n'apparaissaient pas à première vue, et qui ont souvent longtemps dérouté les expérimentateurs. Nous allons résumer les plus typiques de ces essais. Moteur n° 5 de 1903, triphasé de 5 HP, 500 volts, 1.500 tours, à bagues. — Ce moteur était complètement enveloppé d'une armature en fonte portant des fenêtres garnies de tamis de 56 mailles au cm 2 en fil de 0 mm ,3. La surface refroidissante était de 9iO libre de 20 litres environ.

cm2

pour une capacité

Les étincelles enflammèrent le grisou et provoquèrent une explosion sans détérioration du moteur, les tamis supérieurs étaient chauds et rouges. Après diverses recherches, on s'aperçut que, dans le dessous dm2 du bâti, 4 ouvertures d'une surface totale de l n'étaient pas munies de tamis. Indépendamment de cela, comme l'indiquent les expériences fondamentales, la surface de tamis était trop faible, et l'ouverture des mailles trop grande. Moteur n" 6 de 1903, triphasé de 7,5 HP, 500 volts, 1.450 tours, à cage d'écureuil. — Ce moteur était muni d'une double enveloppe, une cuirasse complète en tôle fixée aux paliers, qui ne fut pas mise pour les essais, et une seconde enveloppe munie de fenêtres à tamis. Ces tamis étaient à 14i mailles en laiton de 0 mm ,3. On provoqua l'inflammation du grisou par l'incandescence d 'une spirale de platine. ■ Il y eut explosion; les tamis présentaient après l'explosion des