Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 163]

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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE :

qu'en Europe) n'est exploitable que dans les gîtes ou portions de gîtes où elle offre des facilités d'exploitation qui sont plus que deux fois ce qu'elles sont dans les gites exploitables pour nous; ou bien encore' c'est dire que les minerais d'un même métal (l'or par exemple), supposés seprésenter dans des conditions où leur extraction comporterait les mêmes difficultés, ne peuvent être utilisés que tant que leur richesse est plus que le double de ce qui serait nécessaire en Europe. C'est là un point sur lequel je reviendrai ultérieurement, mais que je tiens à signaler ici: les hauts salaires joints aux courtes journées, sans que la qualité du travail fourni fasse compensation, ont déjà abouti, et aboutiront de jour en jour davantage, à ce. résultat de restreindre l'importance des richesses naturelles accessibles à l'homme, et cela, je me réserve de le montrer, sans profit sérieux pour l'ouvrier. Or, si l'on peut essayer de soutenir • que la restriction de l'exploitation des réserves d'or contenues dans le sein de la terre ne doit guère être considérée comme dommageable à l'humanité, on ne peut pas dire la même chose lorsqu'il s'agit de la houille, par exemple;, et je rappelle que les portions laissées inexploitées d'un' gisement dont on a une fois extrait les meilleures partiesdemeurent le plus souvent à jamais inutilisables de ce fait. Mais, de toutes façons, lorsqu'il s'agit de régions comme celles de l'Australasie, destinées à fournir à l'activité de la nation qui va les coloniser d'importantes richesses à exploiter, il semble que ce soit d'une grave imprévoyance que d'y laisser à plaisir se créer des conditions économiques dont l'effet immédiat est de réduire, dans une proportion singulièrement large, l'importance de ces richesses exploitables; et cela surtout lorsque, ainsi que c'est le cas pour l'élévation des salaires nominaux, c'est sans aucunprofit réel pour l'ouvrier. (La suite à la prochaine livraison. )

GISEMENTS STANNIFÈRES AU LAOS FRANÇAIS

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GISEMENTS STANNIFÈRES AU LAOS FRANÇAIS Par M. L. GASCUEL, Ingénieur civil des Mines.

Il existe dans le moyen Laos français, c'est-à-dire dans le pays qui s'étend sur la rive gauche du Mékong, audessus des rapides de Kemmarat, de curieux gisements d'étain. Ils se trouvent dans la vallée d'une petite rivière, le Nam-Patène, affluent du Hin-Boun, lequel se jette dans le Mékong à Pak-Hin-Boun, à une centaine de kilomètres en amont de Savannaket (Voir la carte ci-après). Structure et géologie de la vallée du Nam-Patène. — La vallée du Nam-Patène, orientée du Sud au Nord, est étroite et peu sinueuse, quoique la rivière y décrive de nombreux, méandres. Sa structure géologique est fort simple, pour autant qu'on peut la saisir sous la brousse épaisse et la forêt qui la remplissent : c'est un synclinal de grès argileux, ou marno-argileux, entre deux hautes murailles calcaires. Au point le plus bas du plissement, la partie plane est souvent de largeur très faible ; de chaque côté, les grès redressés forment des collines à pentes raides s'étageant les unes derrière les autres. Au delà des grès, les calcaires constituent des hauteurs sensiblement plus importantes et présentant des flancs escarpés, des pitons aigus, des sommets bizarrement dentelés. Ils sont d'un accès difficile à cause de leur éloignement, de la raideur des pentes et de l'absence à