Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 41]

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RÉSULTATS D'UNE ENQUÊTE SUR LES CABLES DE MINES

admet que la résistance du cable est proportionnelle au nombre des aussières. Toutefois on fera utilement, ainsi que cela a lieu à Blanzy, subir au résultat calculé une réduction de 5 p. 100. Câbles métalliques ronds. — Pour les câbles métalliques ronds, la question est plus difficile. Dans certaines mines, on fait usage de la méthode westphalienne ; mais cette dernière a soulevé, comme nous l'avons déjà mentionné, des critiques sérieuses. Les écarts obtenus à Blanzy entre les résultats exacts et ceux calculés par la formule westphalienne sont assurément bien considérables, et il est permis de se demander si, à Blanzy, les essais ont été effectués comme en Westphalie, ou bien si plutôt les aciers employés dans cette mine ne présentaient pas des qualités très différentes de celles des aciers des câbles westphaliens. Toutefois, jusqu'à plus ample examen, il convient, semble-t-il, en France du moins, de n'employer la formule qu'avec une certaine réserve. Une seconde méthode est celle proposée par la Compagnie de Blanzy. Elle consiste, comme il a déjà été dit, à essayer séparément chaque fil, et à admettre pour la résistance des câbles les deux tiers du total des résistances des fils. Cette méthode est assurément simple et commode, mais elle aurait besoin d'être vérifiée dans d'autres mines pour être admise avec quelque certitude. Les diverses méthodes que nous venons d'énumérer sont en somme des méthodes empiriques, et ne donnent (pie des résultats approximatifs et parfois même discutables. Il est incontestable que des essais directs seraient de beaucoup préférables. Mais on se heurte alors à des difficultés d'une autre nature. D'une part, des machines susceptibles de développer des efforts de 150 à 200 tonnes sont coûteuses. D'autre part, même avec des machines très puissantes, on ne réussit pas toujours, parce que le câble peut se rompre à

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l'amarrage. Dans une note récente (Bull, de l'Industrie minérale, t. II, 2 e livraison, 1903), M. de Morgues dit qu'à 100 tonnes l'amarre est déjà un grave inconvénient, qu'il a, dans ce cas, obtenu plusieurs ruptures de l'amarre aux mines de Blanzy, et il ajoute que, pour les machines de 200 tonnes, le problème n'est pas encore résolu. Pareille conclusion pouvait être vraie il y a quelques années, mais elle parait ne plus l'être aujourd'hui. Il résulte en effet de renseignements recueillis au Laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers, où a été récemment installée une machine pouvant développer un effort de 300 tonnes, que les difficultés" signalées, quoique réelles, peuvent être surmontées. On a pu, avec une semblable machine, essayer avec succès un câble métallique rond, qui s'est rompu sous un effort de 287 tonnes, et pas un fil des points d'amarrage n'a bougé. Pour les câbles plats, la difficulté parait avoir été également résolue en intercalant en avant des mâchoires des cylindres en bois sur lesquels le câble subit un -enroulement partiel. Le frottement sur le cylindre absorbe une notable partie de l'effort, et ce dernier diminue la fatigue du câble dans les mâchoires. Le seul inconvénient -qui résulte de cette disposition — et il n'est pas bien grand — tient à ce qu'il faut avoir un tronçon de câble ayant au moins 7 mètres de longueur. Les Sociétés minières pourront donc, au besoin, avoir utilement recours au Laboratoire du Conservatoire pour les essais que ne permettent pas leurs appareils. Les fabricants de câbles pourront procéder de même et se procurer ainsi des bulletins d'essais échappant à toute ■critique. Résumé. — En résumé, nous sommes conduit, à la suite <de cette étude, aux conclusions suivantes :