Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 40]

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RÉSULTATS D'UNE ENQUÊTE SUR LES CABLES DE MINES

cants subissent à l'enlevage, par centimètre carré, des tensions inférieures à celles de la patte, et cependant l'enquête 'montre que la fatigue à l'enlevage reste la cause déterminante de la mise aurèbut delà plupart des câbles. Il faut, semble-t-il, on conclure que cette fatigue est encore plus grande qu'on ne l'admet généralement. L'une des principales causes de cette fatigue, qui n'avait pas été mentionnée jadis, résulte, comme l'a exposé M. l'ingénieur Glasser, des chocs qui se produisent à la partie supérieure du câble lorsque le mécanicien amortit plus ou moins brusquement, en fin de course, la force vive du câble et de la 7 cage descendante. Il convient d'ailleurs de dire que jadis les extractions journalières des puits étaient beaucoup moins importantes, queles vitesses de translation des cages étaient moins élevées et que, par suite, il n'y avait pas à redouter autant les chocs résultant des variations de vitesse. Il y a donc actuellement une cause de fatigue des.;, câbles qui n'existait pas au même degré jadis, et qui avait pu ainsi ne pas autant attirer l'attention. Les usures à la patte, qui préoccupaient beaucoup autrefois, semblent, en revanche, être passées au second plan. Cette circonstance peut tenir à divers motifs. Les coupages à la partie inférieure du câble se feraient aujourd'hui plus régulièrement, plus fréquemment et sur de plus grandes longueurs : Les guidages seraient mieux entretenus que par le passé, de telle sorte qu'il y aurait moins de ces frottements des cages contre les guides, qui provoquent des chocs à la partie inférieure des câbles. Enfin probablement les ressorts de suspension des cages sont mieux conditionnés et amortissent mieux le choc qui a lieu au démarrage. b) ESSAIS A OPÉRER SUR LES CABLES. — Les essais ne peuvent être effectués que sur les parties inférieures de£ câbles lors des coupages. Ces essais ne suffisent pas à eux

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seuls pour renseigner exactement sur l'état des câbles ; cependant ils sont à effectuer régulièrement, parce qu'ils donnent en somme des indications utiles. On peut être assuré, en effet, surtout pour les câbles en textiles, que, lorsque les essais à la patte donnent des résultats médiocres, l'enlevage est en mauvais état, et que le câble doit être remplacé immédiatement ou tout au moins à brève échéance. Mais il importe surtout, pour élucider les diverses questions encore fort obscures que soulève la question de fatigue des câbles, que ces derniers soient, sur divers points, soumis à des essais lors de leur mise au rebut. On arrivera probablement ainsi, pour chaque puits, à établir une loi permettant de déduire la résistance à l'enlevage de celle observée à la patte, et on sera avisé, plus sûrement qu'on ne l'est aujourd'hui, des moments où il faudra procéder à une mise hors de service. Peut-être même sortira-t-il de ces études quelques conclusions pouvant s'appliquer à tous les câbles en général. L'importance de ces essais a été signalée parla plupart des Ingénieurs ; elle l'a été également par la Société de l'Industrie minérale en 1901, et, plus récemment encore, lors d'une réunion du district de Bourgogne. c) MODE D'OPÉRER LES ESSAIS. — On se heurte parfois, lors des essais, à des difficultés assez sérieuses. Les charges deviennent déplus en plus lourdes à mesure que la profondeur du puits s'accroît ; les câbles doivent être de plus en plus résistants, et les machines à essayer peuvent être insuffisantes. On a recours alors aux artifices suivants'/ Câbles plats. — On peut, comme à Liévin, essayer chaque aussière isolément et totaliser les résultats. Ce total est ensuite multiplié par un coefficient qu'on détermine par l'expérience. Ou peut encore, et cette solution paraît être préférable, essayer une partie du câble, la moitié par exemple. On