Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 22]

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L'EXPLOITATION DU

MINERAI

DE

FER

DE

OOLITHIQUE

1° L'entretien des chantiers laissés ainsi en charge prolongée devient difficile et coûteux. La reprise des piliers I devient elle-même aléatoire ; 2° Le prix de revient du minerai extrait uniquement en traçages est fortement majoré, par suite de la difficulté plus grande d'abatage, de la dispersion des travaux, etc. En comparant les prix de détail de mines ayant des méthodes d'exploitation analogues à celles des mines d'afileurement et ceux d'autres exploitations pratiquant les traçages, on trouve des différences au moins équivalentes aux frais d'exhaure supplémentaires qui pourraient résul- ï ter de dépilages complets. La méthode la plus rationnelle est donc, à notre avis, celle des dépilages immédiats et complets telle qu'on l'applique généralement dans les mines d'afileurements (Voir plus haut). C'est cette méthode qui prévaut généralement dans les mines profondes de la Lorraine annexée, et l'on y arrive au même prix de revient de 2 fr. 75 à 3 francs que dans les mines exploitées jusqu'ici par ■ traçages k 35 ou 40 p. 100; cependant les frais d'exhaure atteignent en Lorraine jusqu'à 0 fr. 75 par tonne pour des venues moyennes de 12 mètres cubes k la minute k 180 mètres de profon-

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deur. Remblayage à l'eau. — Le remblayage k l'eau s'appliquera très bien aux mines de Briey, pour l'exploitation des portions de gisement situées sous des objets de surface k protéger, constructions, voies de communication, I cours d'eau et leurs abords, etc., et aussi pour l'exploitation des couches superposées quand on ne suivra pas l'ordre descendant habituel (*). (*) Cette question de couches superposées est une des plus délicates résoudre. Souvent il est bien difficile de dire si une couche rouge ou

LA

LORRAINE

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Les conditions de gisement offrent, à cet égard, les avantages qui ont assuré en Silésie le succès du procédé, c'est-k-dire la grande solidité des toits permettant le remblayage de vastes chambres en une fois, l'abondance de l'eau, etc. Nous donnerons une idée suffisante de la solidité des toits en disant qu'ils se tiennent couramment, sans soutien, sur plusieurs dizaines d'ares pendant plusieurs mois, s'ils sont encastrés de toutes parts. Au point de vue de la matière k remblai, la situation est moins bonne qu'en Silésie. Le sable n'existe pas à proximité. En revanche, le laitier granulé ne fera pas défaut dans un grand nombre de cas ; dans les autres circonstances, l'étage calcaro-marneux du bathonien moyen fournira un remblai assez économique. Le meilleur remblai, croyons-nous, serait composé de 75 p. 100 de laitier granulé et de 25 p. 100 de bathonien moyen. Le laitier pur est quelquefois un peu compressible et la marne pure un peu lente à sécher. D'après ce que nous avons vu en Silésie et en Moravie, nous pensons qu'il sera possible, dans la plupart des cas, de faire du remblayage à l'eau k un prix ne dépassant pas 0 fr. 50 k la tonne de minerai. La modicité de ce chiffre donne dès à présent la certitude de ne laisser aucun pilier de protection et d'utiliser intégralement le gîte, alors qu'autrefois on n'espérait pas en extraire plus de 50 p. 100. Ces frais supplémentaires de 0 fr. 50 par tonne seraient du reste compensés, dans le prix de revient, par l'économie résultant d'une utilisation plus complète du gîte. jaune, superposée à la couche grise, qui est généralement la meilleure, est ou non susceptible d'une utilisation plus ou moins lointaine et si, par conséquent, on peut la sacrifier en foudroyant ou si l'on doit la conserver en remblayant. Dans ce cas, l'ajournement des dépilages pourra quelquefois être utile pour retarder le moment de prendre une décision.