Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 21]

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L'EXPLOITATION DU MINERAI DE FER OOLITHIQOE

résistance des piliers auxquels on veut, pour un temps très long, confier la charge des terrains sus-jacents. Des essais très minutieux ont été faits tant à Berlin qu'à Paris sur la résistance à l'écrasement d'échantillons cubiques, prélevés sur les différentes parties exploitables du gisement lorrain. Nous ne considérons ici que la couche grise, la plus activement exploitée des deux côtés de la frontière. Des considérations analogues s'appliqueraient aux autres couches. On a reconnu que des échantillons, prélevés sur différents points de cette couche, fournissent une résistance à l'écrasement d'environ 260 kilogrammes par centimètrecarré, et, se basant sur ce chiffre, on a commencé certains travaux, en laissant des piliers calculés pour ne travailler qu'à moins de moitié de cette charge d'écrasement, de manière à obtenir un coefficient de sécurité supérieur à 2, ■ Mais, à la longue, on a observé dans certains de ces piliers des signes d'écrasement, voire môme des effondrements, malgré ce coefficient apparent de sécurité. Il faut en conclure qu'un pilier de ce genre ne travaille pas dans les conditions des échantillons cubiques essayés au laboratoire. Cela peut s'expliquer par le défaut de compacité et d'homogénéité de la roche ferrifère, qui présente toujours, sinon des fissures, du moins des surfaces de moindre résistance, susceptibles de dégénérer en fissures sous l'influence de la charge. Elle ne serait comparable à cet égard ni au sel gemme ni à la pierre de taille, dont l'homogénéité et la compacité permettent l'emploi des méthodes d'exploitation par piliers abandonnés, dans des conditions basées sur le résultat des essais de laboratoire. Dans le cas actuel, le laboratoire c'est la nature, la presse à essais c'est la mine où les piliers comprimés s'offrent à l'observation.

DE LA LORRAINE

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On a observé des signes d'écrasement sur des piliers dont la charge, calculée d'après le poids des morts terrains supportés, ne devait pas dépasser 100 kilogrammes, de sorte que, pour obtenir réellement un coefficient de sécurité de 2, il ne faudrait pas admettre une charge supérieure à 50 kilogrammes par centimètre carré. C'est du reste à ce chiffre que paraissent se tenir aujourd'hui certaines exploitations étrangères, qui ont fait la dure expérience des effondrements par écrasement de piliers. La portion du gîte que l'on peut enlever par traçages, sans dépasser cette charge unitaire pour les piliers, se déduit du tableau suivant : Sous 100 mètres tle morts-terrains de densité 2,5. ... Sous 130 mètres — —

SO p. 100 25 p. 100

A partir de 200 mètres, on ne pourrait plus rien prendre. En réalité, on doit admettre que plus un pilierest large, plus sa résistance unitaire est grande, en sorte que, sous 250 mètres de morts-terrains, en prenant 15 p. 100 du gîte, on obtiendrait une charge unitaire de 70 à 75 kilogrammes, acceptable, parce que cette proportion de 15 p. 100 conduit foreémentàdes piliers très larges, résistant mieux par unité de surface. En somme, on peut adopter sans risque d'effondrement les proportions suivantes à prendre par traçages : Sous 100 mètres de morts-terrains 50 p. 100 région de Bréhain. — 150 — 25 p. 100 région de l'Orne actuellement exploitée. — 200 — 20 p. 100 — 250 — 15 p. 100 région de LandresTucquegnieux.

Mais cet te solution présente les inconvénients principaux suivants :