Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 319]

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REVUE

DES

ACCIDENTS

D' APPAREILS

A

VAPEUR

bon état des organes de sûreté et ne confier la conduite des locomobiles qu'à de bons préposés, sérieux et sobres. Malheureusement, ce programme est vaste. Remarquons toutefois une circonstance qui, dans une certaine mesure, en facilite l'accomplissement. Autrefois l'entrepreneur louait toujours ses services à prix fixe par journée de travail. Aujourd'hui l'usage se répand du règlement à façon, d'après la quantité de grain battu. Il devient dès lors avantageux pour lui de faire emploi d'un matériel plus puissant : de substituer à l'unité traditionnelle de 6 chevaux l'unité de 12 à 14 chevaux, à la mode anglaise, partout où cette unité reste assez aisément transportable. On arrive ainsi à des conditions industrielles qui facilitent, en les rendant proportionnellement moins coûteuses, les mesures d'entretien et les autres précautions d'ordre technique. Autre chose est à signaler. Les progrès de l'art ont maintenant ouvert une voie nouvelle : la solution peut être cherchée dans la substitution, à la machine à vapeur, du moteur à combustion intérieure alimenté au pétrole. Il s'agit ici de l'huile lampante, pétrole américain, pétrole russe ou même huile de schiste, suivant les circonstances du marché local. L'essence de pétrole, outre qu'elle est trop inflammable pour être manipulée à proximité des bâtiments de ferme et des tas de paille, coûte trop cher pour soutenir, dans cette application, la concurrence de la houille. A plus forte raison en serait-il de même de l'alcool. On sait que M. Maximilien Ringelmann, essayant comparativement l'alcool dénaturé, l'essence minérale et le pétrole lampant dans deux moteurs à quatre temps, l'un de 2 à 3 chevaux (Brouhot), l'autre de 3 à 4 chevaux (Benz), a trouvé comme résultats moyens (*) : (*) Recherclies sur les moteurs à alcool (Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, tome GXXV, octobre 1897, p. 566). — Nous devons de vifs remerciements à M. Ringelmann, qui a bien voulu nous fournir, pour cette partie de notre travail, les plus utiles indications.

REVUE

DES

Consommation

ACCIDENTS

D'APPAREILS

( kilogrammes

A

VAPEUR

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ALCOOL

ESSENCE

PÉTROLE

dénaturé

minérale

lampant

0,400 0,565 0 f ,50 0',28

0,438 0,532 0',30 0',16

0,756 0.906 l'.OO 0',90

Dans le concours international de carburateurs, qui a eu lieu en 1904 par les soins de la Commission technique de l'Automobile Club de France, les essais effectués au pétrole lampant ont donné les résultats ci-après : PUISSANCE

VITESSE

CONSOMMATION

(chevaux)

(tours par minute)

(litres par cheval-heure)

CARBURATEUR

De Dion-Bouton . I Gautivau [ I Gillet-Forest. I

Claudel Gautreau.... Longuemare . Gautreau....

1.510 1.410 650 659

0,480 0.680 0,690 0,558

Somme toute, pour les puissances qui conviennent aux locomobiles agricoles, le moteur à pétrole lampant peut être regardé comme consommant, en nombre rond, de 0,5 à 0,7 litre par cheval-heure, ce qui fait de 0 fr. 15 à 0 fr. 20 de combustible au prix moyen de 0 fr. 30 par litre. Il n'y a pas de dépense d'eau sensible si l'appareil est pourvu d'un refroidisseur ; on n'a à subvenir qu'à la perte d'eau par éyaporation. Quelle est, en face de ces chiffres, la situation de la machine à vapeur? Pour la puissance et dans les conditions d'emploi des locomobiles à battre, il ne faut guère compter sur une dépense de moins de 3 ou 4 kg de charbon par cheval-heure ; acheté au prix de 25 ou 30 francs par tonne, ce combustible, après transporta pied d'œuvre et en tenant compte des déchets de route, revient moyennement à 40 francs. C'est donc, par cheval-heure, une dépense de combustible de 0 fr. 12 à 0 fr. 16, à