Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 115]

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qu'avec sa nature tranquille, sa répulsion pour tout éclat y Parran ait participé personnellement d'une façon quelque peu sensible à tous les mouvements de l'époque. Aucun souvenir n'en a été gardé. Dans le classement déterminé d'une façon si anormale, Parran avait été d'abord dési- . gué pour le service des Ponts et Chaussées. Il put, ainsi qu'un autre de ses camarades, M. de Gouvenain, trouver à permuter, ce qu'il s'empressa de faire sur l'indication de Combes; et il fut ainsi de cette promotion de neuf élèves, la plus considérable qu'ait jamais connue noire Corps . A la sortie de l'École des Mines en 1851, il fut envoyé à l'École des Mines de Saint-Étienne, alors dirigée par Grimer, pour y enseigner la géologie et la minéralogie ; il a conservé cinq ans cet enseignement, qui devait laisser sur lui une profonde empreinte. Parran, à côté de ses grandes occupations industrielles, resta toute sa vie un géologue, non pas simple amateur, mais géologue pratiquant, se tenant au courant du mouvement de la science. A Saint Étienne, il retrouva dans le professorat un de ses anciens,. Lan, duquel le rapprochaient bien des affinités, encorequ'ils fussent de nature assez différente; ils devaient être ultérieurement réunis par des liens de famille. Tous deux devaient faire dans l'industrie des carrières spécialement brillantes et montrer ainsi à leurs élèves l'exemple de ce qu'ils devaient chercher à devenir. Parran, après les Combes et les Grimer, avant les-Mallard et les Vicaire, pour ne parler que des disparus, a donc été de cette pléiade d'ingénieurs des mines qui a contribué à maintenir le succès de cette École de SaintÉtienne, dont les résultats ont toujours mérité de retenir l'attention de ceux qui s'intéressent aux choses industrielles. Les ingénieurs qu'on y envoyait professer étaient sans doute soigneusement choisis. Ils arrivaient cependant, n'étant encore que des élèves sortant de l'École, et il était

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rare qu'ils restassent de longues années à Saint-Étienne; il- semblaient s'en éloigner dès qu'ils étaient formés. Et cependant cette École a toujours été la véritable pépinière des ingénieurs et directeurs de nos houillères; et, si l'on revoit notamment les listes des élèves qui ont passé par les mains de Parran et que l'on relève la carrière de plusieurs d'entre eux, si l'on croit pouvoir juger les professeurs d'après leurs élèves, on est porté à penser, par les succès de ceux-ci, que ceux-là ne furent pas inférieurs à leur tache, quelque rudiment aires qu'aient pu être les installations et les ressources mises à leur disposition. On croyait alors que les uns pouvaient enseigner et les autres apprendre sans un grand luxe de collectiuns ni un vaste développement de laboratoires. La conscience de ceux-ci, l'ardeur de ceux-là et l'influence d'un milieu industriel éminemment favorable, qui constitue peut-être le meilleur des laboratoires, suffisaient à tout. Parran ne se bornait pas. à étudier la géologie en cham'nre, il allait sur le terrain, où il se montra toujours observateur attentif, consciencieux et sagace. Alais et ses environs, où il revenait passer ses vacances, l'attirèrent plus spécialement avec le charme si puissant de la petite patrie sur les âmes sensibles. Il accompagnait fréquemment Combes dans les tournées que celui-ci faisait; alors dans la région. Parran donna la mesure de son mérite précoce de géologue par les publications que, «te 1852 à 1856, il a fournies aux Annules des Minex\*), prémisses d'études qu'il n'a d'ailleurs pas cessé de poursuivre jusqu'à» la fin de sa vie. En même temps, pour répondre aux désirs de Grimer, qui venait de fonder à Saint-Etienne la Société de l'indus(*) Notice sur un gisement d' asphalte aux environs d'Alais, 1852,5» série, t. IV, p. 334; — Xote sur la formation lacustre des environs d'Alais, JB5S, 3" série, t. VIII, p. 328': - Sole sur les formations secondaires des environs de Saint-Affrique. 1836, 5» sér.ie,.t.. X, p.. 9t.