Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 116]

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trie minérale, dont les destinées devaient être si brillantes, Parran donnait, dans le premier volume du Bulletin de cette société, deux articles bien différents qui indiquaient les deux voies qu'il devait suivre plus tard avec un égal succès. L'un de ces articles était une étude assez poussée sur les enveloppes en maçonnerie des puits de mines de la Ruhr; l'autre, un résumé de toutes les connaissances d'alors sur le terrain houiller et son mode de dépôt. Parran, esquissant l'idée de la formation par lagunes littorales, tirait de son travail des indications fort judicieuses, et encore justes aujourd'hui, sur les conditions générales dans lesquelles pouvaient être tentées rationnellement des recherches dans les morts-terrains et les espérances à en escompter. Bien des motifs devaient l'amener à quitter Saint-Étienne pour la résidence et le service d'Alais. Les relations de famille, déjà si fortes, qui le rattachaient au Gard, à Alais, et en quelque sorte aux mines mêmes de cette région, s'étaient augmentées singulièrement presque au début de sa carrière. En 1853, à la suite d'un voyage où il avait accompagné Combes dans le Gard, il épousait la fille du D'Auguste Serres, d'Alais, dont la notoriété médicale était, ajuste titre, répandue bien au delà de sa résidence. Dans cette union, formée relativement de si bonne heure — Parran n'avait que vingt-sept ans — qui devait assurer le bonheur de sa vie intime, une particularité se présentait pour resserrer les liens qui pouvaient rapprocher un ingénieur du monde des mines et de celles du Gard en particulier. Ce fut en effet pendant que M. Auguste Serres était maire d'Alais, de 1838 à 1843, que celui-ci. eut et fut assez heureux pour réaliser l'idée de fonder l'École des Maîtres-Ouvriers mineurs d'Alais, qui y fut établie en 1841. En dehors de satisfactions personnelles qu'à tant de titres Parran devait trouver dans son changement de

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résidence, il avait la possibilité, suivant le conseil que Combes ne manqua pas de lui donner, de s'initier de la façon la plus complète à la pratique du métier de mineur. Peu de services, et plus spécialement à cette époque, pouvaient offrir à cet égard un champ d'observations plus propice et plus étendu : un bassin houiller important, ici avec les couches les plus minces que l'on puisse exploiter, là avec les couches les plus puissantes, tantôt à peu près horizontales, tantôt complètement redressées, infestées en certains points de grisou, ailleurs d'acide carbonique; des mines de fer exploitées souterrainement ou à ciel ouvert; des gîtes métalliques divers, pyrite de fer, galène, sans parler de la calamine, que l'on n'avait pas encore su reconnaître. Les mines de houille du bassin d'Alais étaient d'autant plus intéressantes à suivre qu'elles étaient sous la direction de maîtres comme les Gallon, de notre Corps, et les Chalmeton, de l'industrie privée. En dehors des exploitations minérales, les ingénieurs des mines devaient d'ailleurs s'occuper des usines minéralurgiques. Leur nombre, leur importance et leur diversité n'étaient pas moindres dans ce service : usines à fer de Tamaris et de Bessèges; usines à plomb de La Pise et de Vialas ; usines d'antimoine et de produits asphaltiques à Alais; usine de produits chimiques à Salindres, à la fondation de laquelle, par Merle, un maître dans l'industrie chimique, Parran devait prendre part au point de vue administratif. Si le champ d'intervention des ingénieurs des mines se trouvait ainsi plus étendu, leur intervention dans la marche de chaque affaire, par suite de conjonctures et d'idées différentes, était incontestablement beaucoup moins fréquente qu'aujourd'hui; et, même dans des services relativement aussi occupés que celui d'Alais, il fallait parfois, pour faire ressortir un ingénieur, quelqu'une de ces circonstances exceptionnelles, comme une de ces catas-