Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 63]

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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

REVUE DES ACCIDENTS I) APPAREILS A VAPEUR

lièrement dressée depuis 1864. Cette statistique présente des garanties d'exactitude exceptionnelles, surtout si on la réduit, comme il convient de le faire dans les comparaisons d'ordre général, aux événements ayant causé mort d'homme. Les règlements d'administration publique du 25 janvier 1865 et du 30 avril 1880 ont imposé aux chefs d'établissement l'obligation d'avertir les ingénieurs des Mines de tous les accidents suivis de mort ou de blessures graves (1865) ou même de tous les accidents matériels (1880). Que certains faits de médiocre importance aient pu échapper néanmoins au contrôle administratif, c'est pratiquement inévitable ; mais on peut tenir pour certain que tous les accidents d'appareils à vapeur offrant Un caractère de gravité ont été, en France, connus et étudiés. Les résultats généraux du relevé de ces accidents ont été résumés par la Commission de Statistique de l'Industrie minérale et des appareils à vapeur, dans sa publication relative à l'exercice 1900 (*). Le nombre des appareils à vapeur en activité, et celui des victimes auxquelles les accidents ont coûté la vie, ont été indiqués comme il suit pour chacune des périodes de cinq ans, depuis 1865 jusqu'à 1900 inclusivement :

PÉRIODES quinquennales

1865-1870 1871-1875 1876-1880 1881-1885 1886-1890 1891-1895 1896-1900

NOMBRE MOYEN des appareils à vapeur en activité

59 67 80 96 108 119 133

000 000 000 000 000 000 000

NOMBRE MOYEN

de décès par an

22 30 34 35 28 22 21

NOMBRE DE TUÉS par

10 000

appareils

et par an

3,7 4,5 4,2 3,7 2,6 1,9 1,6

M J-

Les chiffres antérieurs à 1880 ne sont pas, à vrai dire, (*) Imprimerie Nationale, 1901.

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exactement comparables à ceux relatifs aux années 1881-1900, parce que, sous le régime du décret du 25 janvier 1865, les récipients à vapeur n'étaient pas réglementés ni par conséquent recensés, tandis qu'à partir de la mise en vigueur du décret du 30 avril 1880 ceux jaugeant plus de cent litres et rentrant dans les définitions des articles 30 et 33 sont compris dans le nombre des appareils. Quoi qu'il en soit, la succession des chiffres à partir de 1881 accuse une décroissance tout à fait remarquable dans le rapport du nombre des victimes à l'effectif des appareils, et l'on peut dire qu'actuellement le risque résultant de l'emploi des chaudières et des récipients à vapeur est relativement fort peu élevé. En général, pour l'appréciation des risques industriels, on compte, non par appareils en service, mais par ouvriers exposés. En matière de chaudières et de récipients à vapeur, quel est le rapport du nombre des personnes exposées à celui des appareils ? Si, comme l'a fait M. l'inspecteur général Aguillon au Congrès international de surveillance et de sécurité en matière d'appareils à vapeur tenu à Paris en 1900, l'on admet que ce rapport soit voisin de l'unité, la valeur du risque ressortirait donc, pour la période 1896-1900, à 0,16 par 1 000 ouvriers, ^elon l'expression de M. Aguillon, c'est un des risques les plus faibles de l'industrie : « J'ai là sous la main, «pliquait-il au Congrès de 1900, l'ensemble des industries placées par catégories de risques ; il en résulte que, sur les 33 séries dans lesquelles l'ensemble des indusri es peut se classer, les appareils à vapeur arriveraient a u 26 e rangf). ,» Ou peut donc envisager avec satisfaction le progrès

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0mpte rendu des

séances du Congrès {XXIV' Congrès des Assode propriétaires d'Appareils à vapeur), p. 414. — 2- séance du Juillet 1900. '0713