Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 64]

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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

REVUE DES ACCIDENTS D' APPAREILS A VAPEUR

accompli depuis trente ans. Mais ce n'est pas une raison pour s'arrêter en chemin. Que l'on puisse, en donnant aux questions d'appareils à vapeur des soins suffisamment éclairés et attentifs, abaisser le coefficient de risque au-dessous des chiffres qui précèdent, c'est ce que démontre l'exemple de l'industrie des chemins de fer. Comparons, pour la période de dix années 1890-1899, le degré de sécurité obtenu dans cette industrie avec la moyenne générale. Il convient, pour cette comparaison, de se borner aux chaudières, les chemins de fer n'employant guère de récipients. Établissons donc tout d'abord, pour l'ensemble de toutes les industries, la moyenne relative aux chaudières : nous allons trouver un coefficient de risque un peu plus élevé que celui résultant de la statistique générale qui porte sur tous les appareils visés par le décret du 30 avril 1880, car les récipients de vapeur donnent, à égalité de nombre, moins d'accidents mortels que les générateurs. Le nombre des chaudières à vapeur employées en France, tant à terre (chemins de fer compris) que sur les bateaux, abstraction faite seulement de la Marine militaire, a été 95 000 en moyenne pendant la période décennale 1890-1899. Le nombre des morts résultant des accidents qui ont affecté ces chaudières a été 191. Cela fait 2 morts par 10 000 chaudières et par an. Voici maintenant la comparaison : INDUSTRIES DIVERSES

(chemins de fer exceptés)

Nombre moyen de chaudières en activité pendant la période 1890-1899 Nombre de morts résultant des accidents de ces chau-

CHEMINS DE FER

ENSEMBLE

83 000

12 000

95 000

184

7

191

Soit, par 10 000 chaudières 2,2

0,6

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On voit que le coefficient de risque des chaudières de chemins de fer dépasse à peine le quart de celui des générateurs employés dans l'ensemble des autres industries. Si nous regardons à l'étranger, il semble bien que la sécurité des chaudières à vapeur employées par les industries diverses soit plus grande en Allemagne qu'en France : il est vrai, comme l'a remarqué M. Compère (*), qu'à cause de l'époque récente du grand développement industriel de l'Allemagne, il doit s'y trouver tout naturellement moins de vieilles chaudières que chez nous. La statistique allemande comptait 60 058 générateurs en 1878 et 139 278 en 1898, ces nombres comprenant les chaudières employées à terre et celles des bateaux, exception faite toutefois des locomotives, ainsi que des appareils de la Guerre et de la Marine impériale. Si l'on admettait que, de 1878 à 1899, l'effectif eût augmenté suivant une progression arithmétique, ces chiffres supposeraient 127 000 chaudières en 1890, 143 000 en 1899, 135 ÛU0 en moyenne pendant lapériode décennalel 890-1 899 . En réalité, l'activité de l'industrie allemande ayant, pendant ces vingt ans, suivi une marche progressive, la 9°urbe a dû présenter une concavité vers le haut, ce conduit à réduire la moyenne; supposons 120 000 seulement, au lieu de 135 000, pour effectif moyen entre 1890 et 1899. Or la statistique accuse, du fait de ces appareils et durant le même temps, 102 victimes tuées sur le coup ou mortes dans les quarante-huit heures et 75 personnes blessées grièvement. En France, nous enregistrons au nombre des morts toutes les personnes qui succombent <mx suites de l'accident, même si le décès ne survient s Chaudi

dorf ^ . ères et les Machines à vapeur à l'Exposition de Diisselde nnL e '" Mm de la Société des Ingénieurs civils de France, Bulletin "Membre 1902).