Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 191]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

que Baldwin Rogers vient de réaliser dans le comté de

On entrevoit alors la possibilité de créer, à SaintÉtienne même, des exploitations de minerai de fer.. Dès 1817, de Gallois a constaté dans le bassin houiller l'existence de fer Carbonaté lithoïde ; il croit à la pré-

371

Glamorgan.

De retour en France, de Gallois a pour premier souci

de faire appliquer dans le bassin houiller de Saint-Étienne les méthodes nouvelles qui donnent de si bons résultats en Angleterre. Ce sont là cependant des méthodes encore

un peu frustes, qui manquent de mise au point; déjà

quelques usines du Nord-Est les ont introduites en France, et; par suite du haut prix du combustible, ont apporté de notables perfectionnements dans la méthode de _travail. Le puddlage par la méthode champenoise devient rapide-

ment, au point de vue économique, bien supérieur au procédé anglais proprement dit. C'est en mettant à profit tous les perfectionnements apportés. à l'idée première de Cort que de Gallois fait construire, en 1830, la forge de Saint-Julien, près Saint-Chamond, la première forge à l'anglaise établie dans la Loire (*). De Gallois ne se borne pas à engager les industriels dans des installations d'usines d'affinage, il veut créer, dans la région, des hauts-fourneaux qui puissent produire les fontes nécessaires à les alimenter. Le premier, il se rend compte de la connexion qui doit exister entre les usines de la Loire et celles de l'Ardèche. D'un côté des minerais de fer, de l'autre le combustible nécessaire au

-

traitement sont à proximité d'une Voie navigable ; le besoin d'échange doit mettre en relation ces deux régions. Sur

ses. conseils, un premier haut-fourneau a déjà été élevé à Vienne en 1818. Il est naturel que les usines de fusion soient établies sur le Rhône; à Saint-Étienne, la castine manque, et la montée du Rhône, que doivent effectues

les minerais de l'Ardèche ayant un long parcours par terre, rend les transports de minerai à Saint-Étienne onéreux et incertains. (*) Alphonse PEYRET, Statistique industrielle de la Loire, 1835,

375

sence de gîtes importants, et, à son retour d'Angleterre, il s'empresse dé 'provoquer l'installation de hauts-fourneaux au coke. C'est alors que s'installe la forge de Saint-Julien

et qu'une Société anonyme dite Société des Mines de fer de Saint-Étienne, au capital de 500.000 francs, projette de Monter trois hauts-fourneaux pour la fabrication de la fonte et une forge à l'anglaise pour la fabrication du fer.

Le premier haut-fourneau est commencé à Janon, tout

près de Terrenoire, en 1821, et mis en feu le 29 octobre 1822; il est alimenté au coke, à l'exclusion complète du charbon de bois. Depuis quarante ans déjà,

William Wilkinson a installé au Creusot le premier hautfourneau au coke qui ait fonctionné en France (1782) ;

mais cet exemple n'a pas été suivi, et le haut-fourneau de Janon est le second fourneau, en France, où l'on tente l'application de la houille carbonisée. Au point de vue technique; les résultats sont très satisfaisants, et, deux ans après, on installe le second fourneau projeté. Mais le capital dont on dispose a été complètement absorbé par cette nouvelle installation, et la Société des Mines de Saint-Étienne doit, pour cette raison, renoncer à la fabrication du fer qu'on estime cependant devoir donner d'excellents résultats. La coexistence de la houille et du minerai de fer des houillères dans le bassin de la Loire n'est alors nullement mise en doute, et l'on fonde les plus grandes espérances sur la richesse des minerais récemMent découverts. C'est naienasLiuqtein j8e2t:6 il n'y a pas moins de treize hauts-four-

projet: