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PYRÉNÉES 86 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES
Emploi des phosphates dans le Sud-Ouest de la France. Sud-Ouest, qui est appelée plus
La région agricole du particulièrement àbénéficier de la découverte des phosphates noirs des Pyrénées, n'est 'guère desservie que par les usines littorales de Cette, de Bordeaux et de Bayonne. La partie centrale du Toulousain et les départements -voisins, notamment toute la riche vallée qui s'étend de Tarbes à Pan, consomment des engrais phosCes phatés venant pour la plupart des usines précitées. régions trouveront une économie " considérable dans l'emploi direct des phosphates noirs moulus. Les résultats mais ils obtenus dans cette voie sont des plus favorables, ne sont pas encore assez nombreux pour être absolument sur une plus vaste, concluants. D'autres applications, d'exécution. Tels qu'ils se coméchelle, sont en cours résultats donnent lieu de penser portent, ces premiers que, dans un avenir prochain, les phosphates des Pyrénées feront vraisemblablement l'objet d'une consomaprès mation importante sous forme d'application directe simple mouture. 11 est Coup d'oeil sur le marché actuel des phosphates. au point inutile d'insister sur l'intérêt que présente,
des Pyréde vue général, la découverte des phosphates prix de la hausse rapide des nées, juste au moment oit raison déterminante l'ouvente des engrais, qui a ou pour les États-Unis et l'Espagne, a verture des hostilités entre
éveillé l'inquiétude des agriculteurs. Ainsi que je le faisais disponiprévoir dès 1895, l'absence de stock flottant et de du combilité .de la marchandise, qui est la caractéristique
meree des phosphates, en face des besoins sans cesse grandissants de l'agriculture, devait fatalement amener la hausse pour peu qu'une circonstance fortuite rompît tant soit peu l'équilibre. Si on jette, en effet, un coup
phosd'oeil rétrospectif sur les fluctuations du marché des
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phates , depuis seulement quinze ans, on sera frappé de voir
que le phénomène de la baisse ininterrompue des prix, depuis le début de l'industrie des phosphates a été, pour la première fois, remplacée par une hausse et une hausse considérable, depuis la guerre hispano - américaine.
M. Grandeau a très bien fait ressortir cette situation dans ses intéressantes chroniques agricoles. Au début de l'industrie des superphosphates, le prix de l'acide phosphorique rendu soluble par l'acide sulfurique était fort élevé : 1. franc et plus par kilogramme. Le progrès de cette fabrication qui prit, avec la découverte d'abondants gisements en phosphate naturel, un essor considérable, abaissèrent progressivement le prix de l'unité d'acide phosphorique à 0 fr. 80, 0 fr. 70 et finalement, vers 1887, à 0 fr. 60 ou 0 fr. 50, suivant les centres de production. La consommation du superphosphate s'accroissant, de nouvelles et importantes usines s'élevèrent, et, la concurrence aidant, les prix fléchirent à 0 fr. 45 et 0 fr. 40 et restèrent stationnaires à ces taux pendant quelques années, de 1890 à 1895. De tous côtés les cultivateurs constatèrent les excellents effets de l'acide phosphorique sur la fertilisation de leurs terres ; les débouchés augmentant, l'industrie superphosphatière décupla ses moyens de production, en France, en Belgique et en Angleterre ; les prix de vente étaient à la fois rémunérateurs pour les fabricants et les cultiva-
teurs. Survint le malaise qui, il y. a quelques années, atteignit l'agriculture de toute l'Europe, malaise dû en grande partie à l'affaiblissement des prix des denrées agricoles, en .blé et en sucre notamment, que les tarifs douaniers furent impuissants à conjurer. La consommation
des engrais phosphatés se ralentit ou, pour dire plus juste, ne suivit pas la progression de la fabrication du superphosphate, qui avait pris un développement énorme, quoique bien peu en rapport encore avec les besoins de