Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 263]

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LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS

DU. PAYS DE GALLES EN 1898

Le 9 au matin, Sir Edward Fry vit individuellement les principaux membres du Comité ouvrier, s'entretint

à fixer, un conseil de conciliation interviendrait. Ils se déclaraient prêts à déplacer le Mabon's day (on avait émis l'idée de le fixer au -samedi, ce qui, surtout vu l'habitude anglaise de supprimer une demi-journée de. travail le samedi, aurait eu beaucoup moins d'inconvénients), et à discuter le chiffre de l'augmentation immé-

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avec eux et les renvoya au 13 juillet pour une conférence définitive. Puis, dans l'après-midi du même jour, il reçut

Sir William Lewis, qu'il avait fait mander. L'entretien fut bref ; Sir Edward Fry le résume ainsi :

« Sir William Lewis, étant venu me voir, sur ma

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demande, refuse de reconnaître ma mission de conci-

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liateur et tient à spécifier qu'il n'est venu que par

Mais le Comité patronal, qui s'était en toute occasion déclaré prêt à discuter, montra une fois de plus comment il entendait la discussion : le jour même de la réunion, il faisait afficher ses propositions nouvelles, comportant : l'ancienne échelle, la suppression du IVIaboifs day, et une augmentation de 5 p. 100. Et il refusait absolument de discuter autre chose que ses propres propositions. Il est

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politesse. Il ajoute que les patrons associés refusent d'admettre l'intervention d'un conciliateur quelconque,

out de toute autre personne désignée par le Gouverne-

ment ou autrement, et que lesdits patrons sont prêt à recevoir les représentants désignés par les ouvriers, mais hors de la présence. du conciliateur. Je suis autorisé à user comme bon me semble de cette déclaration. » Sir Edward Fry communiqua le soir même le résultat

de ses démarches à M. Ritchie, qui lui répondit en exprimant ses remerciements. « Je regrette, ajoutait-il, l'attitude adeptée par Sir W. Lewis, mais je suis heureux '«, d'apprendre que vous ne vous considérez pas comme

dispensé par le fait même de continuer à faire vos « efforts pour obtenir une entente entre les parties. » En effet, Sir Edward Fry n'abandonna pas la partie de suite. Comme il avait été convenu, il se rencontra, le 13 juillet, avec le Comité provisoire ouvrier et discuta

avec lui les termes de la communication à faire aux patrons, communication qui aboutit à la conférence du 16 juillet. Certes les propositions élaborées par les ouvriers étaient conciliantes, et l'influence du médiateur s'était, fait sentir dans un sens très louable. Les ouvriers déclaraient accepter le principe de la réglementation automatique des salaires par les prix de vente, sous la réserve que, au-dessous et au-dessus d'un certain taux

vrai que le Comité ouvrier, oubliant les termes de sa lettre, insistait sur la nécessité de l'intervention d'un arbitre dans le présent conflit. Ce manquement des ouvriers aux engagements pris fit une impression assez défavorable, notamment sur Sir

Edward Fry, qui, à partir de cette date, perdit toute confiance dans l'efficacité de ses conseils. Dans son rapport, envoyé au Ministère conformément à la loi et publié

à la fin d'août, il explique que, à la suite des incidents -des 16 et 18 juillet et des entretiens qu'il eut à cette époque avec les membres du Comité ouvrier, il comprit l'inutilité de ses efforts. Le meeting du 25 juillet, qui, sous l'impression causée par les nouvelles propositions des patrons, marqua un pas en arrière, le convainquit que le Comité n'avait ni ligne de conduite, ni chef, et que la plus grande incertitude régnait sur- les intentions des ouvriers eux-mêmes. Il se tint néanmoins à la disposition des délégués ouvriers pendant le meeting du 25

ceux-ci l'ayant remercié, il partit. Son rôle était terminé ; il n'apparaît plus qu'a la fin de la grève, et on' le voit, le 31 août, télégraphier à M. Abraham pour lui