Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 262]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

512

LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS

DU PAYS DE GALLES EN 1898

dans la note publiée ce même jour par les ouvriers, en réponse à celle que les patrons avaient émise le 11 avril ; on disait que les évaluations de salaires faites par les patrons étaient différentes de celles auxquelles arrivaient

Mais il ne se décide pas encore. Le 24 juin, une discussion longue et orageuse a lieu à la Chambre des Communes, et M. Abraham finit par arracher au Ministre la promesse de faire faire une enquête. Le Ministre se refuse toutefois absolument à promettre qu'il nommera

les ouvriers, et on en concluait la nécessité d'un arbitrage. Le 24 avril, à la Chambre des Communes, Sir ,

J.-T.-D. Llewellyn, député pour Swansea, s'adressant à, M. Ritchie, lui demanda si le moment ne serait pas venu de faire faire l'enquête prévue par la loi de 1896. M. Ritchie

répondit que, tout en suivant avec intérêt les faits de la grève du Pays de Galles, il croyait n'avoir rien à faire tant que les ouvriers n'auraient pas désigné des délégués munis de pleins pouvoirs.

Le 9 mai, une délégation composée de députés aux Communes et de maires de la région se rendit auprès de M. Ritchie, en lui demandant de nouveau son intervention. Ils reçurent la même réponse. Aucune nouvelle démarche ne fut faite avant le 15 juin. Dans l'intervalle, les ouvriers avaient donné les pleins pouvoirs à leurs représentants. M. D. Thomas s'empresse de tirer parti de ce fait pour faire remarquer au Ministre, au cours d'une séance de la Chambre des Communes, que les ouvriers se sont conformés au conseil qui leur a été donné, et que, cependant, la grève dure toujours. Il insiste

alors pour que le Gouvernement fasse jouer la

loi

de 1896. M. Ritchie essaie de se dérober en exprimant tous les

regrets et toute la peine que lui cause cette grève désastreuse, mais en faisant remarquer que ni les patrons ni les ouvriers ne se sont adressés à lui., M. Thomas saisit l'occasion et prie le Ministre de dire s'il interviendrait au cas où on lui en ferait la demande. Mis au pied du mur, M. Ritchie répond affirmativement. Il fait la même réponse, le 20, à une députation de conseillers municipaux: Finalement, il accorde à M. Abraham une entrevue.

513

un arbitre. Il n'était pas difficile de comprendre les raisons de ces hésitations. La loi de 1896 était l'oeuvre du Gouvernement actuellement au pouvoir. Il répugnait au 1Vlinistre

de faire toucher du doigt les défauts capitaux de cette

loi. Néanmoins il lui fallut céder à la pression des députés ouvriers ; on voit difficilement comment il aurait pu résister: en effet, le 28 juin, une députation du Comité provisoire se rendait auprès de lui et lui demandait formellement la nomination d'un. médiateur. Jamais on n'aurait pu trouver un meilleur terrain pour l'application de la loi.

Le Ministre se soumit, et, dès les premiers jours de juillet, il désigna, en la personne de Sir Edward Fry,

ancien juge à la Haute-Cour, le médiateur tant demandé. Sir William Lewis n'avait même pas attendu la dési-

gnation de Sir Edward Fry pour déclarer de nouveau

qu'il refuserait toute intervention. D'autre part, M. Ritchie, en faisant connaître, le 30 juin, à M. Abraham, la décision qu'il avait prise, ne manquait pas de faire

remarquer que' l'arbitrage n'était pas obligatoire. L'issue de la tentative n'était donc pas douteuse. Néanmoins, Sir Edward Fry accepta la mission qui lui était confiée, et, le 5 juillet, il faisait connaître sa désignation par deux lettres adressées l'une au Comité patronal, l'autre au Comité ouvrier. Il rappelait qu'il était nommé pour faire une enquête et pour agir comme conciliateur et annonçait son intention de voir d'abord les ouvriers et ensuite les patrons. Ces derniers, par l'organe du secrétaire de leur tCioonmiptuér, srniiomypèlreent immédiatement un accusé de récepet