Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 250]

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LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS

DU PAYS DE GALLES EN 1898

L'arbitrage, qu'il soit exercé par. un. Comité ou par un individu, est largement pratiqué en Angleterre, surtout

d'ensemble bien exacts. Le seul chiffre qui résulte des documents officiels est la production individuelle et annuelle pour chaque bassin. En faisant toutes réserves sur la valeur de ces statistiques, basées sur le nombre

sous la première forme (*). Les patrons gallois l'ont admis autrefois à plusieurs reprises ; mais ils estiment que

l'arbitrage a été exercé à leur détriment, et depuis longtemps ils ne veulent plus en entendre parler. Nous avons

fait remarquer que l'accord de 1892 spécifiait que les différends seraient autant que possible réglés sur place, et que le Comité mixte n'interviendrait qu'exceptionnellement. Cette clause semblait reconnaître au Comité mixte le caractère d'un conseil de conciliation ; mais, en fait, la composition de ce Conseil, le fait qu'il ne se réunit que tous les mois, et surtout la mauvaise volonté

des patrons à l'égard de l'arbitrage, font que presque toutes les questions qui lui ont été déférées n'ont jamais

reçu de solution. Les ouvriers le savent ; depuis 1892

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d'ouvriers, nombre si difficile à fixer exactement, on peut leur attribuer au moins une valeur comparative ; dans ces conditions, on trouve que la production individuelle par an et par ouvrier du fond, dans le Sud-Ouest, est notablement inférieure au même chiffre dans la plupart des

autres grands bassins. L'infériorité est un peu moins marquée si l'on tient compte des ouvriers du jour, parce que ces derniers sont moins nombreux dans le Sud-Ouest que partout ailleurs ; mais elle subsiste, et on peut -dire,croyons-nous, qu'a salaires égaux le prix de revient de la main-d'oeuvre par tonne est plus élevé dans le SudOuest que dans la plupart des autres pays du Royaume

surtout ils réclament en toute occasion l'institution d'un tiers arbitre, et ils ne devaient pas manquer, en 1898,

cet écart est accentué par la différence du taux des

de soulever à nouveau cette question. En présence de ces revendications ouvrières, les patrons associés paraissaient disposés, dès le début de la grève, non seulement à opposer une résistance acharnée, mais à apporter eux-mêmes des revendications inverses de celles des ouvriers.

En est-il de même pour les fournitures ? De l'avis général (et la visite des travaux ainsi que les résultats d'exploitation confirment cette manière de voir), le soutènement dans les mines du Sud-Ouest est exceptionnel-

Tout d'abord, en ce qui concerne les concessions à faire aux ouvriers en .vue de l'augmentation des salaires, les patrons se déclaraient absolument hors d'état d'accorder quoi que ce soit. Ils donnaient de leur refus des rai- sons tirées à la fois de l'élévation du prix de revient et de l'état présent et futur du marché. Ce sont ces raisons que nous allons examiner.

En ce qui concerne le prix de revient,

il est .assez

difficile, pour les raisons déjà citées, d'avoir des chiffres

salaires.

lement difficile, et la dépense de bois est élevée. Le bois employé provient pi:esque toujours des plantations des Landes; il est moyennement coûteux : les prix à Cardiff oscillent aux environs de 15 schellings la tonne, c'est-àdire que ces prix sont très comparables à ceux qui sont pratiqués en France, au moins dans le Plateau Central. Or, d'après des renseignements que nous avons tout lieu

de croire exacts, la dépense de bois par tonne varie de 9 pence à 1 schelling, alors que dans le Yorkshire et _le Durham on nous a indiqué des dépenses variant de 2 à 4 pence. Il y a donc là une cause marquée d'augmentation de prix de revient.

(*) Voir l'ouvrage de l'Office du travail déjà cité.

Le reste des fournitures et les autres dépenses ne