Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 28]

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48 SATURATION HYGROMÉTRIQUE DE L'ÉCORCE DU GLOBE

la craie qui constituait ces piliers. On aurait ensuite procédé, en cas de besoin, à des essais de résistance, à l'aide de la presse hydraulique, sur des échantillons imbibés préalablement, au laboratoire, de la quantité exacte d'eau qu'ils contenaient sur place, en souterrain. Saturation hygrométrique de la craie dans les carrières Afin d'être renseigné le plus souterraines de Bougival. exactement possible, nous avons fait peser, à l'aide d'une balance portative, dans la carrière nzérne 6 échantillons de craie, prélevés en différents points, aussitôt après qu'on les eût détachés de la masse à laquelle ils appartenaient.

Transportés au laboratoire, ces échantillons ont été pesés une seconde fois, le 3 juin 1888, après une dessic'cation à l'air libre prolongée .pendant deux mois. Ensuite ils ont été de nouveau pesés à deux reprises

1° après quelques minutes d'immersion dans l'eau ; 2° après

quatre jours de séjour dans l'eau. Les résultats ont été les suivants ANNÉE

POIDS DES ÉCHANTILLONS

donDRE

de

des

dans

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Minn-

l'ouverture de la

la

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GALERIE

carrière

dessiccation

courte immersion

11101115E

entre LES POIDS

une

6

cAsnlèae après constatés immer- en carrière p. 100 parties sion et après de craie pendant dessiccation sèche

jours

1881

320

238

302

305

82

34,4

1884

565

464

540

550

101

21,8

1887

260

200

247

250

54

26,2

1874

290

227

270

280

63

27,7

1852

255

211

244

44

20,8

1885

300

-249

272

51

20,5

290

faire absorber à la craie la majeure partie, mais non l'intégralité de l'eau que contenaient les échantillons dans la carrière et qu'une dessiccation prolongée leur avait fait perdre. Les mêmes échantillons, immergés de nouveau pendant quatre jours, ont encore absorbé un peu d'eau. Néan-

moins, tous les poids inscrits dans la sixième colonne demeurent inférieurs à ceux qui correspondent aux pesées effectuées dans la carrière. Pour obtenir l'équivalence, il aurait fallu, comme nous nous en sommes assuré ultérieurement, prolonger l'immersion pendant une douzaine de jours encore, parce que l'imbibition se fait de plus en plus lentement à mesure qu'on approche du point de saturation (*). Bien que l'imbibition n'ait pas été poussée à son extrême

limite, les expériences ci-dessus montrent bien que la craie de Bougival est entièrement saturée d'eau dans sein de la terre. L'eau y forme, en moyenne; 25,2 p. 100 du poids de la craie sèche. D'ailleurs, comme il résulte des chiffres donnés précédemment, dans un gisement souterrain la proportion d'eau de carrière varie sensiblement d'un point à un autre; Ce qui prouve que la craie est loin d'avoir le degré d'ho-

EAU de

grammes grammes grammes grammes grammes

3

SATURATION HYGROMÉTRIQUE DE L'ÉCORCE DU GLOBE 49

On voit que quelques minutes d'immersion ont suffi pour

(*) Nous avons fait, plus tard, l'expérience suivante, Sur un- bloc de craie sèche pesant 11,539, provenant des Moulineaux(Seine). Au bout de quatre jours et demi d'immersion dans l'eau, il pesait 14,910, et

au bout de douze autres jours 1,',920, son poids ayant augmenté, dans cette période, de 10 grammes, soit de 1/2 p. 100. Nous l'avons

ensuite plongé dans de l'eau maintenue bouillante pendant deux heures, afin de chasser l'air qui pouvait rester emprisonné dans les pores de la craie, en suivant le procédé qu'a préconisé la Commission des méthodes

d'essai des matériaux de construction, instituée par le décret du 9 novembre 1891. Son poids, après séjour dans l'eau refroidie et dans un 'état qui est considéré comme correspondant h la saturation complète, s'est élevé à, 14,922. Dans cet échantillon, l'eau imbibée constitue 24,9 p. 100 du poids de la substance sèche, chiffre très voisin de ceux que des recherches moins

précises nous ont donnés pour la craie de Bougival, mais cependant légèrement inférieur à leur moyenne. Le calcul effectué en prenant 14,910 comme point de départ, au lieu de 14,922, donnerait 24,1 seulement, soit une différence de 0,8 p. 100 de la craie sèche. Tome XII, 1897. 4