Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 324]

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640 DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRÀILLES DE M. VILLOT

DISCOURS DE M. GOUIN (*) Ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite, Directeur de la Société générale de transports maritimes à vapeur.

Messieurs,

Celui qu'une mort prématurée Vient d'enlever à. notre affection fut un savant ingénieur et un homme, de bien. Ernest Villot, né à Dijon le 13 mars 1834, d'une famille modeste, manifesta de bonne .heure les merveilleuses aptitudes scientifiques, qui devaient le conduire plus tard à un rang élevé. Entré en 1853 à l'École Polytechnique, il fut classé, en 1855, dans le Corps des Mines. Nommé ingénieur à Avignon, en 1858, il fut bientôt après fixé

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les propriétaires de mines recouraient toujours avec fruit à ses conseils aussi obligeants que sûrs. Attaché dès juillet 1862 au service du contrôle et de l'exploitation des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, il fut, à partir de 1880, exclusivement occupé du contrôle des voies ferrées et, lorsqu'il vint à Paris en 1886, ce fut au titre d'ingénieur en chef du contrôle du Chemin de fer d'Orléans. Ernest Villot, parcourant ainsi brillamment les étapes de sa belle carrière, a fait insérer dans les Annales des

Mines, en 1883, une étude magistrale sur le bassin de Fuveau, remontant, comme conception primitive, à l'année 1874. Cette étude a été la base du beau projet de la gale-

au grade d'Officier dans l'Ordre national de la Légion

rie de la mer dont la concession a soulevé des difficultés administratives considérables et dans l'exécution de laquelle Ernest Villot fut, pour le regretté Ernest Biver, un puisant collaborateur. Les deux amis n'auront pu, hélas ! ni l'un ni l'autre, contempler l'achèvement et le succès aujourd'hui certain de cette belle oeuvre. D'autres mémoires moins importants sur les Eaux de Camoins-les-Bains, sur les Plans inclinés automoteurs, sur la Propagation latérale des mouvements d'effondrement dans les Mines et tout récemment une savante étude administrative sur les Mines de fer de Rancié qui réa-

'd'Honneur.

lisent, depuis cinq cents ans, l'organisation de la Mine aux

à Marseille, où il conquit successivement ses divers grades

d'Ingénieur ordinaire et d'Ingénieur en chef, jusqu'en juillet 1886, époque à laquelle il fut appelé à Paris. Enfin, nommé Inspecteur général de 20 classe en février 1888 et Chevalier depuis 1873, il fut promu, le 25 juillet 1896, Ces récompenses montrent combien étaient appréciés

Mineurs, transmettront aux jeunes générations d'ingé-

en haut lieu les Services de cet ingénieur distingué.

nieurs le nom d'Ernest Villot. En dehors de ses fonctions proprement dites, il fut, en

Chargé d'abord du sous-arrondissement minéralogique de Marseille, comprenant les trois départements de Vaucluse, des Basses-Alpes et des Bouches-du-Rhône, il eut en phis, comme ingénieur en« chef, ceux du Var, des Alpes-Mari-

times et -de la Corse. Actif et vigilant, il connaissait à fond les exploitations minières de cette vaste région, et (*) Discours prononcé le 9 avril à Marseille, au cimetière Saint-Pierre.

1871, l'un des promoteurs de la Société Scientifique et Industrielle de Marseille, qu'il présida de 1878 à 1880, et il publia, dans le Bulletin de cette Société, entre autres travaux intéressants, des Mémoires sur le bassin houiller du Reyran, sur les combustibles minéraux en Espagne, sur les Machines d'épuisement des Mines, enfin sur un projet d'Association de propriétaires de machines à va-